Adenoid Hynkel dictateur fantoche managé par sa mégalomanie et ses maladresses possède une copie antinomique.
Un barbier juif lunaire, farfelu, froussard, inadapté aux procédures militaires.
L’un postillonne et vocifère sur des micros craintifs des théories extrémistes pendant que le second rase et dépoussière sa rare clientèle sur des danses hongroises de Zoltan Brabek.
Deux mondes façonnés sur un même moule expriment leur différence dans un univers buriné conservant curieusement une certaine fantaisie.
Le contexte tout en étant préoccupant par la montée en puissance de ses doctrines et la virulence de sa répression ne sombre jamais dans la barbarie.
Un burlesque qui tout en étant lucide l’emporte toujours sur le mélodrame.
Il s’agit de dénoncer mais toujours dans une sorte de bonne humeur dont le spectateur ne doit jamais se séparer malgré la rudesse de certaines images.
Les gags sont nombreux, lumineux, indulgents envers certaines caricatures ridiculisées sur la pellicule tout en étant hyper dangereuses dans la réalité.
Une fusion intelligente entre un réalisme invivable et l’audace de s’en divertir.