Le Doulos, c'est le parangon du cinéma français à l'étranger. Je le découvre en même temps que j'apprends (sans surprise aucune) que sa photographie immortelle et parsemée d'ombres éloquentes, ainsi que son audace à représenter des aspects du crime que le septième art a souvent censurés, ont inspiré Scorsese et Tarantino.


Si la violence qui l'habite devait choquer à l'époque, elle surprend encore aujourd'hui. On a en effet pris l'habitude des euphémismes graphiques qui, dans notre cinéma d'antan, enrobaient les agissements les plus crus des moins recommandables locuteurs de l'argot parisien. Melville n'a pas ces barrières : pour lui, le crime, c'est l'occasion de briser le politiquement correct et de plonger sans culpabilité dans ce que l'Homme est capable de pire.


Polar presqu'entièrement débridé, Le Doulos n'hésite pas à faire avancer un scénario complexe (de la poudre aux yeux, parfois, mais il n'en est pas plus facilement manipulable) grâce une vraie machinerie narrative où les acteurs héritent d'une prestance inégalable. Quand on le visionne, on sait de quoi on peut être fier quand on parle du cinéma français.


Quantième Art

EowynCwper
7
Écrit par

Créée

le 17 avr. 2021

Critique lue 103 fois

Eowyn Cwper

Écrit par

Critique lue 103 fois

D'autres avis sur Le Doulos

Le Doulos
Ugly
8

L'homme au chapeau

En argot, un "doulos" est un chapeau et par extension, un indic, un donneur parce qu'il porte le chapeau comme les policiers à cette époque. C'est un film noir dans la tradition des films français...

Par

le 26 sept. 2016

27 j'aime

2

Le Doulos
oso
8

A l'ombre de l'arnaque

En adaptant au cinéma le roman du même titre de Pierre Lesou, Melville fait sien tous les codes du film noir à l'américaine pour rendre au genre un hommage vibrant et terriblement soigné. Chaque...

Par

le 30 mars 2014

21 j'aime

Le Doulos
lessthantod
9

Il faut choisir, mourir ou mentir

Le Doulos est un film noir particulièrement intelligent, au scénario palpitant et à la mise en scène très soignée ... du Jean-Pierre Melville, quoi ! Alors je ne sais pas si c'est le meilleur film de...

le 25 mai 2019

20 j'aime

13

Du même critique

Ne coupez pas !
EowynCwper
10

Du pur génie, un cours de cinéma drôle et magnifique

Quand on m’a contacté pour me proposer de voir le film en avant-première, je suis parti avec de gros préjugés : je ne suis pas un grand fan du cinéma japonais, et encore moins de films d’horreur. En...

le 25 oct. 2018

8 j'aime

Mélancolie ouvrière
EowynCwper
3

Le non-échec quand il est marqué du sceau de la télé

Si vous entendez dire qu'il y a Cluzet dans ce téléfilm, c'est vrai, mais attention, fiez-vous plutôt à l'affiche car son rôle n'est pas grand. L'œuvre est aussi modeste que son sujet ; Ledoyen porte...

le 25 août 2018

7 j'aime

3

La Forêt sombre
EowynCwper
3

Critique de La Forêt sombre par Eowyn Cwper

(Pour un maximum d'éléments de contexte, voyez ma critique du premier tome.) Liu Cixin signe une ouverture qui a du mal à renouer avec son style, ce qui est le premier signe avant-coureur d'une...

le 16 juil. 2018

7 j'aime