Le thème de la seconde guerre mondiale, et celui des camps de concentration, n'est pas évident à traiter. Je m'attendais à un film difficile par son sujet, particulièrement puis-qu’abordé du point de vue d'un enfant. C'est crescendo que la tension s'est immiscée en suivant le jeune personnage Bruno – 9 ans – qui fait la rencontre d'un enfant juif déporté de son âge : Shmuel.
Un contexte épouvantable saupoudré de déni
Tout est source de questionnements pour Bruno, qui est élevé dans le nazisme le plus total, dans l'anti-sémitisme, alors que la situation de son ami Shmuel ne lui apparaît pas claire. Le documentaire diffusé par son père montrait pourtant les camps comme joyeux, alors que lui s'ennuie, seul derrière sa clôture... Et s'il pouvait le rejoindre son ami ? Rejoindre ces pyjamas rayés ?
Les personnages qui entourent Bruno (sa famille essentiellement) se laissent aussi porter par la monter du nazisme. Ce que dit papa, fier soldat d'Hitler qui travaille pour sa patrie, ne peut être que la vérité pour sa fille de 12 ans. Sa femme le suit, l'épaule, mais jusqu'à quel point, jusqu'à quelle vérité ?
Tout au long du film les atrocités des camps nous sont suggérés, par les images, les sons. Les fumées de « cheminées », les aboiements des bergers allemands, jusqu'à la prouesse finale qui me laisse encore tremblante. L'innocence de Bruno ne peut durer dans un contexte aussi épouvantable que celui des camps. Nous le comprenons bien plus vite que lui. Cette prise de conscience croissante des choses et des événements reflète très bien ce qui s'est déroulé pendant cette guerre. Voilà un chef-d’œuvre qui est à voir !