Le rêve bleu de Luc Besson

Il y a quelques jours, j'allume le téléviseur. Une chaîne diffuse Le Grand Bleu, un des gros succès du cinéma de Luc Besson.

Le réalisateur aussi de Nikita, Léon, Le Cinquième Élément, Jeanne D'Arc fait peine depuis quelques années, avec Europa Corp qui prend l'eau de tous les bords, l'onéreux Valérian Et La Cité Des Mille Planètes n'ayant pas rencontré le succès espéré.

Mais trêve de périphérie, revenons au sujet.

Refaire une plongée dans l'œuvre marine de 1988 n'a plus la même saveur que d'avoir vu le film la première fois il y a plus de trente ans. La musique d'Éric Serra n'est plus si fantastique que ça comme à la période des amours de vacances. Et elle paraît trop envahissante. On arrive où les personnages joués par Jean-Marc Barr et Rosanna Arquette se croisent la première fois et le thème musical approprié à la scène démarre avec un saxophone désuet et superflu. Jean Reno, dans le rôle d'Enzo, concurrent et amis d'enfance de Jacques Mayol, l'homme qui murmurait au rostre des dauphins, réclame ce dernier …

Je me rappelle encore de ce qui suivra, ces évènements physiques, ces joies, ces déchirures … Je n'ai pas le cœur à retenter la plongée en apnée dans le bleu onirique à l'ambiance quelque peu … cucul. J'ai peut-être tort mais malgré le succès énorme qu'a eu ce film, il n'est pas le meilleur de Luc Besson en ce qui me concerne. J'éteins le téléviseur.

La bande son d'Éric Serra devrait s'écouter sans les images car elle force à l'imagination malgré son côté romantiquement désuet. Cette bande son que les irrespectueux amerloques avaient remplacée par une autre à leur sauce pour la distribution outre-Atlantique …

En 1988, le cinéma français vibrait au rêve bleu de Luc Besson, au point que ce dernier en offrit une version longue deux ans plus tard.