De l'universalité des bas instincts humains
Raymond est un chef d'entreprise surchargé. Il délègue peu, et perd assez vite la main. Pour servir la noblesse du thème, Alexandre ARCADY montre les bas instincts de l'homme.
L'ennemi ? C'est la loi. Loi de la République, loi divine. Avec cette scène mythique entre Raymond BETTOUN et Pascal VILLARS, qui justifie le titre du film, qui à elle seule mérite une palme pour le risque artistique que je salue ici. Il n'est pas certain que l'on pourrait faire ce genre de film aujourd'hui, même signés ARCADY.
Une pléiade de jeunes acteurs devenus tous ou presque des figures du cinéma français, et de plus aguerris, déjà armés d'un CV impressionnant, dont impassible Jean-Louis TRINTIGNANT et la très élégante Anny DUPEREY. Même s'il a quelque peu vieilli, ce film reste un témoignage d'un cinéma qui tente de dénoncer la haine entre humains, toutes confessions et origines confondues. Il reste néanmoins simpliste et aurait gagné en efficacité à être réduit d'au moins une bonne demi-heure. L'attrait du pouvoir envahit tous ceux qui l'approche, le touche, le hume. Personne n'est à l'abri de croire à sa propre toute-puissance. Avec la devise si simple "diviser pour mieux régner", utiliser les préjugés pour en faire une arme, aucun personnage n'est aimable, tous sont détestables (à l'exception du personnage de Carole).
On pourra le comparer à d'autres longs métrages du même genre, mais celui-ci se place au sein de communautés bien spécifiques, au sujet desquelles il n'est pas aisé de s'exprimer, même dans les arts.
Bonne séance :)