La contemplation de Smaug

Pour ne pas être déçu, j’ai été voir le film en ayant bien en tête que je ne devais pas le comparer à la Trilogie du Seigneur des Anneaux, même si le premier film nous obligé presque à le faire par moment. Non, je l’ai comparé au premier film, espérant que les principaux défauts qui avaient été relevés soient corrigés…et bien c’est le cas ! Cette suite est une réussite, loin de la qualité des Deux Tours ou du Retour du Roi, mais peu importe, m’étant promis de pas (re)tomber dans la comparaison.
En effet, le Hobbit : un voyage inattendu est loin d’être un échec, mais il est indéniable qu’il souffe d’un début un peu long (bien que nécessaire pour introduire histoire et personnages), d’un manque de rythme, d’un manque de présence féminine, d’un côté enfantin trop poussé (même si cela respect le livre…), et d’un côté réchauffé avec le Seigneur des Anneaux (lieux et acteurs identiques, trop de clin d’œil,…) et d’un humour géniale, certes, mais parfois trop présent.
Tous ces points négatifs revenaient sans cesse dans les diverses critiques, et c’étais assez justifié même si le film restait globalement de très bonne qualité.
Désormais, fini la longue introduction (que j’avais toutefois adoré) le film démarre tout de suite. L’ambiance est, comme on l’attendait, beaucoup plus sombre, plus stressante, il y a moins d’humour, mais celui-ci fait toujours mouche. Pas (ou peu) de lourdeurs.
Le rythme est bien meilleur également, on ne voit pas les 2h40 passer, et la fin nous tombe dessus alors qu’on est plus absorbé par le film que jamais (mais ça j’y reviendrais…)
La scène des tonneaux est superbe, un véritable régale visuellement, de même que la confrontation Bilbo/Smaug, ou encore la scène des araignées, courte mais angoissante, et pourtant par moment, le côté enfantin et l’humour resurgissent.

Tauriel, personnage inventé de toute pièces, rajoute une présence féminine qui semblait nécessaire, surtout qu’on ne voit Galadriel que 3 secondes (sans vraiment la voir en faite)
Certes, sa Love Story avec Kili en dérangera certains, moi elle me laisse indifférent, tout comme Aragorn/Arwen il y a 10 ans. La prestation globale de l’actrice connu pour son rôle dans la série Lost, étant loin d’être mauvaise, et c’est le plus important pour moi.

En ce qui concerne les clins d’œil au Seigneur des Anneaux, qu’on ne nous ressorte pas qu’il y en a trop et que le film ne possède pas sa propre identité.
En tout et pour tout, il y a :
-La rencontre à Bree durant le prologue
-L’anneau qui commence à avoir son effet son Bilbo (non, sans blague ?)
-Un dessin de Gimli
-Le nom trouvé à l’épée de Bilbo « Dard »
-Et enfin le grand retour de Legolas, et bien sur la monté en puissance de Sauron (même si c’est pas nouveau..) et c’est tout !
Tous les autres lieux et personnage sont nouveaux, et se sont pour la plupart des réussites !
Mention spéciale à Thranduil et Bard en ce qui concerne les nouveaux personnages, et Bilbo/Thorin/Gandalf, toujours aussi excellent dans leurs rôles.
Pour les nouveaux lieux, Lacville est superbe, ainsi Dol Guldur, que l’on visite bien plus que dans le premier film, les ruines de Dale donne tous son sens au titre du film, et bien sur, l’intérieur d’Erebor, est le lieu qui m’a le plus impressionné depuis Minis Thirit. Magnifique !
Et le meilleur pour la fin, le dragon Smaug : le plus beau dragon de l’histoire du cinéma, rien que ça. L’intensité des scènes, le talent de Martin Freeman, le design et la voix du dragon nous permettent parfaitement d’accepter le fait qu’il parle, chose qui avait un peu plus de mal à passer pour les trolls dans le premier film, par exemple.

Certes, tout n’est pas parfait.
Beorn n’apparaît que 5 minutes, la présence de Tauriel peu déranger (même si ce n’est pas mon cas), celle de Legolas, est honnêtement une bonne idée (c’est le fils de Thranduil, pas de problèmes lié à l’âge pour le faire venir dans le film, etc) mais ces « Legolaseries » en énerveront plus d’un. Il semble presque invincible, et pour le moment son caractére ne correspond pas du tout à celui qu’il a 60 ans plus tard, espérons que le 3e film réglera ce petit souci…
Ensuite, certain nains sont toujours aussi peu développé, contrairement à Kili, Bofur, Balin et bien sur Thorin, mais il fallait bien faire des choix (Bombur nous fait tout de même bien rigoler à un moment)
Le passage de la porte caché, parfaitement bien introduit, expliqué et justifié dans le premier film, est un peu décevant.
Franchement, ce n’était pas bien difficile de trouver l’entrer, avec ou sans la carte, du moment qu’on a la clé en notre possession. Dommage.
Enfin, le film se termine sur un gros cliffhanger qui nous rappel immédiatement qu’il va falloir attendre un an pour voir la suite d’une scène qu’on pensait voir tout de suite. A défaut d’être un vrai….défaut, quelle frustration.
Enfin, les musiques sont de qualités et renforce l’ambiance, mais peut d’entre elles ont vraiment marquées mon attention, et la musique du générique de fin est assez belle, mais elle ne fait penser à aucun moment à la Terre du milieu. Gros hors-sujet, et c’est bien dommage, la musique de fin du premier film se laisser pourtant écouter en boucle…

En s’éloignant comme il le faut du Seigneur des anneaux, et en s’y rapprochant quand il le faut, sans trop en faire, le film parvient ainsi à avoir sa propre identité, sa propre histoire, sa propre ambiance, parfois étrange mais finalement attachante. On passe d’un film enfantin, par moment magique, à de rares moments épique, à un film épique, rythmé, qui redevient par moment enfantin, et qui reste toujours (ou presque) magique. En cela, Peter Jackson, redresse la barre, après un 1er film qui était déjà loin d'être un échec.
Oui, la Désolation de Smaug est une suite réussie comme on l’espérait, non la trilogie « Le Hobbit » n’égalera pas celle du Seigneur des Anneaux comme on s’en douté.
Alors, tout va bien dans le meilleur des mondes, c'est-à-dire notre bonne Terre du milieu.