Vingt ans après le premier volet, Paul Kersey revient pour un ultime (c'est marqué dans le titre et cette fois-ci, en plus, c'est vrai) tour de piste. Dès le titre de ce cinquième volet on voit que même la distribution n'y croit plus, ça sent le nanar de troisième zone à des kilomètres et on ne peut qu'apprécier une telle honnêteté. En effet, tuons le suspens comme Paul Kersey tue les voyous, Death Wish 5 est une purge.



Bad karma



Si tôt le générique passé ça repart comme en quarante, la société de production Canon est morte mais son esprit perdure. Kersey revient à New York, il faut dire qu'il a de tellement bons souvenirs là bas qu'il aurait tort de se priver, et il a re-re-re-refait sa vie avec une autre femme. Grand mal lui en a pris ! Depuis le temps, il n'a toujours pas compris que le malheur venait toujours des femelles ? La nouvelle femme de Kersey, qui s'appelle Olivia et qui travaille dans la mode, est en fait l'ex d'un méchant mafieux pas beau joué par un Michael Parks qui roule des yeux comme personne. Cerise sur un gâteau qui ne sent déjà pas très bon, Olivia et le vilain ont un eu une fille ensemble et forcément ça créé des tensions et ça oblige à garder le contact. Une chose entraînant une autre, des employés d'Olivia sont mutilés et Olivia elle-même est défigurée pour l'exemple.


Paul est très fâché, et il le devient encore plus quand ses potes du FBI... ah oui parce que Paul est un témoin protégé par le gouvernement maintenant. Le mec il n'a jamais témoigné de sa vie et c'est un véritable tueur en série incapable de s'arrêter mais le gouvernement est ok qu'on fasse le boulot à leur place avec des méthodes du moyen-âge. Bref, le FBI donne à Paul toutes les infos sur l'ex de sa nouvelle copine parce qu'ils veulent qu'elle témoigne à un procès.



Papy fait de la résistance



Le temps que tout ce beau monde se mette d'accord les scénaristes décident de faire avancer l'intrigue : ils tuent donc Olivia, de préférence sous les yeux de Kersey. Paul ne croyant pas vraiment au système judiciaire, il préfère donc régler ça à sa façon : en enfonçant des cannolis empoisonnés dans la gorge d'hommes de mains.


Il faut bien imaginer que Bronson à 72 ans maintenant, lui faire tourner des scènes d'action serait cruel, les cannolis finalement c'est tout aussi bien. C'est ainsi qu'il va dessouder un autre malfrat à l'aider d'un ballon télécommandé bourré d'explosifs. A ce maigre bilan il faut rajouter l'incontournable flic pourri car n'oublions pas : la police ce sont les véritables complices des criminels. On notera que ce volet est celui du plus total mauvais goût réactionnaire puisqu'on y entend Kersey déclarer :


"Les armes ne me font pas peur, ce sont les hommes qui les utilisent qui sont dangereux"


Il est sans doute mieux placé que nous pour le savoir, lui qui a tué l'équivalent de la population du Lichtenstein en l'espace de 4 films.


Les Death Wish n'ont jamais été des fleurons de mise en scène, jamais, pas une seule fois... mais cet Ultime combat arrive à être encore pire que ses prédécesseurs sur ce point de vue : les plans sont au mieux quelconques, la lumière de téléfilm de seconde zone est hideuse et le montage est mou. Il faut dire que le réalisateur, Allan A. Goldstein, est un ignoble tâcheron. En se penchant un peu sur sa filmographie il est légitime de se demander si Le Justicier : L'ultime Combat n'est finalement pas son meilleur film. Je vous laisse imaginer le niveau du reste...


C'est tellement chiant que ça en devient pénible... pénible et douloureux. Le film se traîne lamentablement jusqu'à une confrontation finale qu'on espère au moins un peu corsée... rappelons que les boss de fin des deux précédents opus ont été tué à coup de LANCE-ROQUETTE tout de même.


Quelle déception, le film est aussi fatigué que Bronson puisque son final peine à offrir quoi que ce soit d'un peu dynamique. Les méchants sont punis et le super mafieux est même envoyé dans un bain d'acide... mais le coeur n'y est pas, c'est toujours aussi chiant. Mais tout est bien qui finit bien, Paul adopte la fille de sa défunte compagne et se permet même d'envoyer au policier présent sur les lieux un regard complice accompagné de la phrase :


"Si vous avez besoin d'aide, appelez-moi"


Oh merde, encore une fois ? T'es sûr ? Non parce que là t'as déjà du mal à monter une marche alors tu crois vraiment que c'est raisonnable ? Le bien fondé de cette proposition restera à jamais en discussion puisque la police n'a pas rappelé Paul Kersey et que la saga Death Wish prend fin sur ce triste épisode dont la connerie monumentale ne suffit même plus à nous faire rire. Après ça Charles Bronson va tenter de relancer les lambeaux de sa carrière avec la saga Familly of cops, des affreux téléfilms sans envergure ni intérêt. Quelle triste fin de parcours.


Si vous en voulez encore vous pouvez (re)lire les critiques sur Un Justicier dans la ville, Un Justicier dans la ville 2, Le Justicier de New York et Le Justicier braque les dealers.

Vnr-Herzog
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le 22 déc. 2016

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