Malgré son conformisme et son calibrage pour les oscars, j'aime toujours ce type de film. Je suis toujours diverti puisque en plus d'avoir un superbe casting, une bonne histoire, Lee Daniels (Precious, Paperboy) souhaite s'attaquer à une épidémie de peste qui a gangréné l'histoire américaine : la ségrégation raciale.

Cecil Gaines, fils d'un pseudo-esclave dans un cotonnade voit sa vie changer quand son père est tué gratuitement par leur patron, le jeune garçon devient alors "nègre de maison", l'élite des employés noirs dans la première moitié du XXe siècle. Ce qui l’amènera tout en sourire et en professionnalisme jusqu'à la Maison-Blanche. Tout est rose ? Non. Son fils devient son antagoniste en s'attaquant au racisme blanc et en devenant Black Panther alors que son père est un modèle de transgression sans qu'il le comprenne. En effet, ces employés qu'on dit asservis font évoluer les mentalités en douceur, par leur culture et leur métier. Une confrontation entre les deux hommes qui durera des années et marquera la vie de la famille, atteignant le second fils Charlie et la femme de Cecil, Gloria. Esseulée, abandonnée, elle sombre peu à peu dans l'alcool.
J'ai surtout apprécié le traitement de la ségrégation, fortement dénoncée par le réalisateur Lee Daniels qui mélange prise de vue et images d'archives. On rencontre Martin Luther King, Malcom X puis les différents présidents qui ont un impact sur cette question, Eisenhower, Reagan, Kennedy, Johnson, Kennedy. Cecil Gaines est un témoin silencieux de cette succession présidentielle. On peut regretter seulement une sur-diabolisation des blancs qui sont tous montrés comme des monstres racistes et violents. C'est un peu too much.

Enfin, le gros point Smoothie macarons-licorne, c'est le casting ultra-efficace. Forest Whitaker semble tellement heureux dans ce rôle que son talent en est décuplé. Puissant, souriant, une performance majeure cette année. Sa femme Gloria est interprétée par Oprah Winfrey qui joue très justement la part d'ombre qui menace la vie de Cecil Gaines. L'animatrice montre un grand talent que personnellement, je soupçonnais peu. On y voit aussi John Cusack (Nixon), Robin Williams (Eisenhower), John Marsden (JFK), Mariah Carey (mère de Cecil, LOL), Lenny Kravitz (collègue un peu communiste), Liev Schreiber (Lyndon B. Johnson) et... Alan Rickman, énorme en Ronald Reagan. Il faut d'ailleurs noter l'immense travail des maquilleurs qui ont fait vieillir/rajeunir les personnages sur près de 50 ans !

Le Majordome est un film majeur d'une année 2013 bien triste au cinéma. Calibré pour les oscars, on appréciera une histoire bien menée, un contexte historique bien rendu et un casting béton. Manque surement une certaine prise de risque.
marckpedro
8
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le 15 sept. 2013

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Kaal Pedro

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