Le Majordome par Yorick Serriere

Le majordome retrace 80 années de l’Histoire américaine par le biais d’un majordome noir, ayant vu 7 présidents s’installer à la maison blanche. C’est à travers le point de vue de cet homme que l’on suit des événements tels que l'assassinat de Kennedy ou de Martin Luther King, la guerre du Vietnam ou encore le scandale du Watergate. Un point de vue touchant, celui de Cecil Gaines (joué par Forest Whitaker décrochant ici le rôle de sa carrière, pour lequel il est probable qu’il soit nominé aux oscars) et mis en place par Lee Daniels évoquant la forte ségrégation raciale qu’a connu cette époque. Mais derrière le combat que mènent ces personnes sous-traitées, Lee Daniels dévoile une opposition entre un père et son fils. Une relation conflictuelle entre deux mentalités opposées, se battant pourtant pour la même cause, mais avec des armes différentes. Cecil se trouve être de nature calme, voulant prouver que c’est avec la qualité et rigueur de son travail qu’il pourra amener l’égalité entre les races. Son fils Louis (David Oyelowo), proteste au fur et à mesure de manière plus engagée pour rejoindre le mouvement des ‘’Black Panthers’’.
Le Majordome passionne grâce à la qualité de son casting, et surtout par l’ampleur de ses seconds rôles. On retiendra parmi les grands noms affichés au générique celui d’Oprah Winfrey, s’offrant une partition digne des meilleurs seconds rôles de l’année. Il passionne aussi par sa reconstitution et sa musique, en parfaite symbiose avec les différentes époques retranscrites. On sait qu’il est parfois difficile pour les films historiques ou biopic d’happer un spectateur qui en connait le dénouement. Pourtant Le Majordome prend aux trippes. Poignant, parfois drôle, mais majoritairement dramatique, il retranscrit une époque noire de l’histoire américaine dont Daniels ressent le besoin d’en faire le travail de mémoire.

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