Voici l'un des nombreux westerns partis aux oubliettes du temps. Réalisé par Sidney Salkow à une époque où l'on tourne ce type de film à la pelle et de manière très mécanique (le film date de 1965, soit, pour situer, la même année que Et pour quelques dollars de plus, et un an avant Django, ...). C’est également une période où l'on sent les premiers signes d’un essoufflement (voir d’un épuisement) du genre, surtout du côté américain.


La trame narrative suit le modèle déjà bien éculé du « film-entier-flashback ». Le massacre des Sioux s’ouvre sur le procès devant la cour martiale de Washington de deux officiers de l’armée nouvellement unifiée, le Major Reno, interprété par Joseph Cotten, et le Capitaine Benton, dont le personnage est joué par Darren McGavin. Cette scène de procès introductive, narrée en voix off par Benton, insiste lourdement sur la véracité des faits relatés.
Rapidement, les deux lascars nous content le récit des événements qui ont entraîné la défaite du bataillon de cavalerie commandé par le Général Custer, face au peuple Sioux.


Dès les premières minutes, on se rend compte que le scénario manque de mordant et de consistance. Sans doute parce qu’en voulant se rattacher à la véracité des événements historiques, il en oublie certaines sous-parties de son intrigue. Ainsi, une histoire d’amour empêché, d’une mièvrerie absolue, n’est ici qu’un prétexte afin de mettre quelques femmes à l’écran. Leur rôle est un fardeau pour la narration, que le réalisateur tente d’expédier sans finesse.


La mise en scène est plutôt fade et plate. Sans être horrible, on est loin des plans lyriques et magiques de grands classiques du Western. L’équipe a par exemple utilisé par moment, notamment dans des scènes de combats avec des indiens, des rushs provenant de stocks d’images ou d’autres films, qui détonnent par le grain de la pellicule et son étalonnage, avec le reste du film.
Sur le sujet de la tristement célèbre bataille de Little Big Horn et du personnage historique du Général Custer, difficile de passer après Raoul Walsh et son magnifique classique La charge fantastique qui, bien que réalisé 20 ans plus tôt, reste une référence du genre.


Les comédiens sont ici au mieux sans charisme, au pire mauvais. Le film plonge également dans plusieurs travers du genre, notamment le patriotisme exacerbé, présent dès la première image du film – qui fait échos au générique final – sur un drapeau américain flottant bien haut.


Vous l’aurez compris, voici un western mineur que je caractériserai de seconde zone. Rien d’exceptionnel, mais un mise en scène et un jeu acceptable, qui n’intéresseront que les aficionados du genre, ou les jeunes souhaitant en apprendre davantage sur les motivations qui ont poussé le Général Custer à décimer les indiens d’Amérique.

D-Styx
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le 19 mai 2020

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D. Styx

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