Après avoir déclaré ma flamme à "Jurassic Park", c'est en toute logique que je me devais d'évoquer sa suite "The Lost World - Jurassic Park". Si le souvenir de mon premier visionnage de "Jurassic Park" reste intact, il en va de même pour "The Lost World". Pour le premier, il ne s'était rien passé de particulier avant que je vois cette merveille. Week-end banal, je demande à mes parents de regarder un film que je n'ai pas encore vu. On a "Jurassic Park", j'adore les dinosaures, je n'ai jamais vu ce film, toutes les conditions sont réunies, alors en route pour l'aventure ! La suite, vous la connaissez si vous avez lu ma critique sur "Jurassic Park". Concernant le deuxième, l'origine du visionnage était une situation un peu différente.

1998, un an après la sortie du film. Âgé de huit années, un dimanche d'automne ensoleillé, je suis chez mes grands-parents lors d'un de ces habituels repas de famille (vous sentez cette bonne odeur de poulet rôti et de gratin dauphinois ?). Pendant que les adultes sont à l'intérieur, les enfants que nous sommes, mon cousin, mon frère et moi préférons jouer dehors. Mais lors de notre aventure, nous nous approchâmes trop près d'un nid de guêpes fortement bien gardé par ces dernières (et oui malheureusement l'hiver n'est pas encore arrivé et ces bestioles sont encore bien présentes). Je m'étais préparé à subir un jour une attaque de ptéranodons ou même encore de vélociraptors, mais une attaque de guêpes, j'avoue que non. C'est après l'assaut que je me retrouve avec pas mal de piqûres parsemées sur mon corps. Heureusement je ne suis pas allergique et je n'aurais qu'à supporter la douleur et les démangeaisons de ces piqûres. Mais c'en est déjà trop. J'ai eu peur, je pleure et j'ai mal. C'est-là que ma famille essaye de me réconforter comme elle le peut. On m'installe confortablement sur le canapé, on me donne une glace à la vanille et on me demande si je veux regarder la suite de "Jurassic Park".
Quoi ?! Pardon ?! Ai-je bien entendu ? Il existe une suite à "Jurassic Park" ! Et oui désolé mais à 8 ans, je ne m'informais pas trop de l'actualité cinéma, de l'actualité tout court d'ailleurs. En même temps c'est ça d'être un enfant, pouvoir avoir cette innocence et cette ignorance pure qui nous échappe en grandissant. Bref, je ne vous explique pas à quel point je fus agréablement surpris d'apprendre l'existence de cette suite. Et je pense qu'il n'y aurait pas eu meilleur remède que "The Lost World" pour me faire oublier la douleur de mes piqûres. Dès que le film a commencé, la douleur a disparu tellement j'étais concentré et plongé dans le film. J'étais tellement excité à l'idée de pouvoir vivre une aventure Jurassic Park. Et il faut dire que le gosse que j'étais à l'époque en a encore pris plein les yeux.

Voilà, c'était la séquence petite anecdote du passé. Mais revenons plus en détail sur le film.
Suite de "Jurassic Park" sortie en 1997, aussi adaptée du roman de Michael Crichton sortie en 1995. Mais Crichton ne participe pas à l'écriture du scénario comme il avait fait pour "Jurassic Park" et laisse David Koepp seul aux commandes. Il faut dire aussi que Koepp prendra beaucoup de libertés par rapport au livre. Mais passons sur ce fait, ce qui nous intéresse surtout, c'est le film en lui-même.

Isla Sorna, à 140 km au sud-ouest de Isla Nublar. Aussi appelée Site B, cette île était destiné à y faire naître et élever les dinosaures quelques mois avant que ces derniers ne soient transférés sur Isla Nublar dans le parc. Lors d'une croisière, une famille britannique débarque sur l'île et leur petite fille est blessée par des dinosaures (compsognathus pour être précis). Les administrateurs d'Ingen veulent se servir de ce nouvel incident pour retirer à John Hammond le contrôle de la compagnie. En parallèle, le neveu de Hammond, Peter Ludlow, a pour projet de bâtir son Jurassic Park à San Diego. Pour cela, il a l'intention d'aller capturer les dinosaures sur Isla Sorna et de les amener à San Diego. Afin de préserver ce monde perdu en ralliant l'opinion publique avec lui, Hammond décide d'organiser une expédition scientifique afin de récupérer des informations sur les dinosaures dans leur environnement naturel. Il désire que Ian Malcolm fasse partie de cette équipe. Dans un premier temps, ce dernier refuse mais change d'avis en apprenant que sa compagne, Sarah Harding, est déjà sur l'île.

Alors, il faut dire les choses comme elles sont. Oui, cette suite n'arrive évidemment pas à la cheville du premier. Oui, il ne sera jamais classé au rang de film culte comme son prédécesseur. Et c'est normal car faire mieux que "Jurassic Park", j'ai envie de dire, c'était une chose inaccessible, impossible. Ce serait un peu comme vouloir ramener des dinosaures à la vie, t'imagines ?! Donc oui, "The Lost World" n'est pas et ne sera jamais "Jurassic Park". Mais bordel, l'enfant qui est en moi, l'amoureux et le fan incontesté de dinosaures que je suis ne peut qu'adorer et être en admiration devant ce film.

"The Lost World", c'est deux fois plus d'action, deux fois plus de dinosaures, deux fois plus de morts aussi (en même temps, c'est logique quelque part). Le côté magique omniprésent dans le premier volet s'est ici un peu estompé mais il demeure tout de même très présent, notamment grâce à la diversité des espèces qui pullulent sur notre écran. Il faut dire aussi qu'on est pas vraiment dans le même aspect de découverte que son aîné. Pour ce second volet, au revoir Isla Nublar et cap sur une nouvelle île, Isla Sorna. Plus sauvage, plus primitif, plus dangereuse. On part à nouveau dans l'inconnu mais étrangement, on a l'impression d'être déjà venu sur cette île. Le décor est planté pour un gros dino-survival sauce Spielberg.

Au niveau du casting, quel plaisir de retrouver Jeff Goldblum dans le rôle de Ian Malcolm et surtout dans le rôle principal. Dans "Jurassic Park", c'était clairement lui mon personnage préféré. Donc le retrouver dans la peau de l'aventurier lassé, pessimiste, cynique avec ses répliques cultes qui font mouche à chaque fois, c'est un pur bonheur. Pour l'accompagner à l'écran, la présence de Julianne Moore que j'adore dans la peau de la charmante et intrépide Sarah Harding. L'excellent Pete Postlethwaite alias Roland Tembo, chasseur de fauves qui en a marre de traquer le tigre et veut ajouter à son trophée de chasse un gros tyrannosaure. D'ailleurs, pour ce rôle je trouve que Pete a trop la gueule de l'emploi, il est juste parfait. Nous avons aussi Peter Stormare alias Dieter Stark, qui n'aurait jamais dû embêter un petit compsognathus qui n'avait rien demander à personne. Et à noter aussi la présence mineure de Richard Attenborough alias notre John Hammond national qui est passé de capitaliste à naturaliste en quatre ans. Une prouesse !

Coté effets spéciaux, on ne change pas une équipe qui gagne. Spielberg continue donc de collaborer avec Stan Winston Studio pour les animatroniques et Industrial Light & Magic pour les images de synthèse. Et le résultat est encore une fois parfait avec des dinosaures toujours aussi saisissant de réalisme. Je pourrais peut-être regretter le manque de procédés ingénieux entre le mélange animatroniques et images de synthèse, qui sont pour les dernières bien plus utilisés à l'écran. Mais en même temps, c'est normal car on ne peut pas être autant surpris par ces prouesses techniques après avoir eu l'expérience "Jurassic Park". L'effet de surprise est passé. Et c'est aussi pour ça que Spielberg mise tout sur la surenchère dans "The Lost World", quitte à prendre des risques. Si j'ai dit que je ne pouvais pas être autant surpris en voyant "The Lost World", je n'en dirais pas autant en ce qui concerne mon émerveillement. Car oui, ces créatures ont encore réussi à m'émerveiller.

Car "The Lost World" enchaine les scènes de dinosaures toutes plus réussies les unes que les autres. Je me rappelle encore le plaisir que j'ai pris quand je les ai contemplées pour la première fois à l'âge de 8 ans. Et encore aujourd'hui, le plaisir est intact. Je pense à l'une des premières scènes du film. Je parle de la scène des stégosaures. Quel jubilation de les voir déambuler avec tant de grâce dans cette jungle du passé. Je tiens à préciser que le stégosaure est mon dinosaure préféré. C'est celui qui m'intriguais le plus quand j'étais môme avec ses grandes plaques osseuses sur le dos et ses quatre pointes sur sa queue. D'ailleurs, la tristesse que j'éprouvais à chaque fois que je le voyais se faire terrasser par le tyrannosaure dans "Fantasia". Et quand j'avais vu "Jurassic Park" pour la première fois, j'espérais en apercevoir quelques-uns. Malheureusement ce ne fut pas le cas mais Spielberg s'est bien rattrapé en les intégrant dans le casting dinos de "The Lost World".

Car ce casting s'est étoffé de très belle manière et nous avons le droit à une pléthore d'acteurs préhistoriques. Notamment dans la scène "safari" quand les hommes de Ludlow arrive sur l'île pour capturer les dinosaures. Un véritable bal où se mêlent parasaurolophus (avec en guest star Elvis), pachycephalosaurus (avec en guest star Frère Tuck), gallimimus et quelques gigantesques mamenchisaurus.

Et que dire de la scène de la caravane et des deux tyrannosaures. Et oui, on met les bouchées doubles donc ce n'est pas un mais bien deux tyrannosaures qui sont présents devant la caméra, un couple qui plus est. Quelle magnifique idée que celle-là. La scène est très réussie où tension, excitation, action sont au rendez-vous. On peut voir aussi différentes facettes de nos deux carnivores qui allient amour parental et furie titanesque avec somptuosité. Le pauvre Eddie Carr en a fait les frais au péril de sa vie.

Beaucoup d'autres victimes seront ensuite à dénombrer. À commencer par Dieter Stark qui n'aurait jamais dû sous-estimer nos petits compsognathus. Puis nos tyrannosaures reviennent foutre le bordel, attirés par l'odeur de sang de leur petit. La peur que j'ai eu quand un des T-Rex entre sa tête dans la tente de Sarah et Kelly. De voir ces dents tranchantes si proches de nos deux protagonistes me donnaient la chair de poule.

Puis vient la scène des hautes herbes avec l'apparition des vélociraptors. J'ai toujours adoré cette scène, en particulier ce plan en plongée où les raptors se rapprochent du groupe d'humains, formant des lignes assassines en fendant l'herbe avec la plus grande discrétion qui soit. Il faut dire que ces raptors sont très excités dans cet opus. Limite teubés j'aurai envie de dire. Ils courent dans tous les sens, sautent de partout, détruisent tous sur leurs passages. Je pense que l'odeur de la chair humaine doit avoir un effet beaucoup trop stimulant sur eux, c'est surement la meilleure explication possible. Mais ces raptors n'en restent pas moins attachants.

Et arrive ensuite la cerise sur le gâteau. Spielberg qui fait son remake de "King Kong" et de "Godzilla" et qui va s'amuser comme un gosse avec le tyrannosaure ramené sur le continent par bateau (tiens, il se nomme le S.S. Venture, drôle de coïncidence !), en semant la pagaille à San Diego. Le T-Rex aura un malin plaisir à faire caramboler les voitures ou encore cartonner un bus. Il ira même jusqu'à dévorer le scénariste David Koepp. Maintenant je comprends pourquoi ce n'est pas lui qui a écrit le scénario de "Jurassic Park 3". Enfin, nos héros arriveront heureusement à ramener notre tyran et son petit bébé au bateau direction Isla Sorna.
Isla Sorna, ce monde perdu qui doit désormais être préservé, isolé et qui ne doit plus subir la présence de l'Homme.

En cela, le message du film est très similaire au premier "Jurassic Park". Sauf que là, on voit que les hommes font toujours les mêmes erreurs. Comme on peut le voir avec Peter Ludlow, qui tente de maitriser une nature que son oncle n'a pas réussi à faire avant lui. Il ne fera guère mieux, le payant même au prix de sa vie. Le propos peut paraitre assez redondant mais de toute manière il n'apparait pas comme très important et se retrouve même un peu effacé par la surenchère de la mise en scène de Spielberg. En parlant de la mise scène, Spielberg s'en sort à merveille avec un rythme très soutenu et des dinosaures que la caméra sublime parfaitement. Il arrive aussi à faire ressortir avec brio le sarcasme de chacun de ses personnages. En un mot, excellent.

Côté musique, John Williams est bien évidemment de retour à la baguette et nous offre encore une très bonne composition. Je trouve un peu dommage que le thème principal de "Jurassic Park" ne soit pas plus présent. Pour ce second volet, on a une musique plus "sauvage", avec des sonorités très tribales qui évoquent et insistent plus sur le côté dangereux de la nature. Mais on arrive tout de même à garder une musique avec un fort goût d'aventure pour le plus grand plaisir de nos oreilles.

Pour conclure, "The Lost World" n'a pas provoquer en moi le même impact que "Jurassic Park". Mais premièrement, c'est tout à fait normal et je ne pense pas que ça aurait été possible de tout manière. Deuxièmement, ce n'est pas ce que je demandais au film. Et c'est vrai qu'il n'est pas exempt de tout défauts de par ses quelques incohérences. Mais cette suite est loin de faire honte à son aîné et reste une référence en matière de films de dinosaures. Spielberg nous offre un très bon divertissement qui ravira tous les amoureux de lézards terribles. Encore une fois, j'en ai pris plein les yeux et c'est d'ailleurs toujours avec des yeux d'enfant que je prends plaisir à revoir ce film. Tout comme nous devons préserver la nature de ce monde perdu, je tiens à préserver moi aussi mon âme d'enfant aussi longtemps que possible. Et surtout n'oubliez pas.

La vie trouvera son chemin.
Paplard
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le 10 mars 2015

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