Le Monde de Charlie par Missbale974
C’est un des films que je voulais voir absolument et maintenant, c’est fait. Depuis un moment déjà, pour être honnête mais je suis tout le temps en retard dans mes critiques malheureusement. Mais, revenons au sujet du jour j’ai eu un vrai coup de cœur pour Logan Lerman , son jeu d’acteur m’a scotché tout le long du film. Personne n’aurait pu incarner Charlie aussi merveilleusement bien, non personne! Du début à la fin, j’ai eu le cœur serré pressentant que derrière ce mal être se cachait quelque chose de plus profond, quelque chose d’inavouable et de culpabilisant.
J’ai eu l’impression en regardant ce film de faire un retour dans le passé principalement mes années scolaires où les amis, les vrais se comptaient sur les doigts d’une main. Je me suis beaucoup reconnue en Charlie et ses amis. Cette fragilité, ce sentiment d’exclusion, d’être à part sont des sentiments qui me sont familiers. De ne pas lever la main de peur qu’on nous traite de fayot aussi. Et, je ne parle même pas des gens de ta classe qui te parlent uniquement parce qu’ils ont oublié leur livre de cours ou qu’ils veulent que tu leur aides pour tel cours ou pour tel exercice. Oui, se sentir pas raccord, dans aucune case, je crois que beaucoup sont passés par là.
Quant à Charlie, pour se rassurer et tenter d’aller mieux, il tient un journal intime (autre point avec moi!). Ce dernier est aussi son meilleur ami et disons-le, son seul ami tout court avant sa rencontre avec Sam et Patrick. Ces derniers sont l’un comme l’autre ce qu’on pourrait appeler des « marginaux ». Leur (fausse) légèreté et leur boulimie de la vie cachent cependant des blessures indélébiles. Mais, chaque jour, ils mettent un poing d’honneur à mettre un pied devant l’autre; et, prennent même sous leurs ailes accidentées, Charlie. Et, l’entrainent dans le tourbillon de la vie, de l’amitié et de l’amour pour le meilleur et pour le pire. Mais surtout, pour le meilleur.
Outre son scénario en béton armé, le monde de Charlie offre des performances d’acteurs exceptionnelles. La première place revient évidemment à Logan Lerman qui est juste extraordinaire. Son personnage est touchant, juste, attachant, généreux et d’une beauté lumineuse. Et, d’une tristesse qu’on aimerait apaiser, arrêter et guérir. Patrick aussi l’a très bien cerné. En effet, il dit ceci » Charlie entend tout, sait tout mais ne dis rien. Charlie c’est une éponge en fait! ». Patrick a vraiment tout compris car Charlie a mal car Charlie livre bon nombres de batailles en sourdine contre lui-même et le monde. Il croit devoir faire ça tout seul, gérer l’hécatombe qui sévit autour de lui en même temps que ses problèmes d’adolescents. Il cherche sa place, il cherche une raison à tout ça, une raison à son existence. La vérité de son existence aurait surement dit Chris McCandless.
La deuxième place au palmarès reviendrait au talentueux Ezra Miller incarnant l’énergique Patrick. Ce jeune homme gringalet toujours souriant, toujours la pêche et surtout, toujours le mot pour rire. Ce Patrick qui assume parfaitement son homosexualité, qu’il sait qu’il est, ce qu’il veut et qu’il est fier de ce qu’il est. Mais, cela ne suffit pas parfois de croire en soi. Il faudrait que les autres, la société nous voient tels qu’on se voit et malheureusement pour le jeune homme, il n’en est rien. En troisième position, nous retrouvons Emma Watson qui cheveux courts à l’appui, se défait peu à peu de notre Hermione préférée. Elle n’est pas en reste non plus mais plus modeste. Sam, son personnage donne l’illusion de quelqu’un d’inébranlable, de fort. Et, au final comme les autres, tout n’est qu’une question d’apparences, de préjugés et de croyances. Parce qu’à cet âge, on est tout sauf inébranlable et sûr de soi.
Le film sonne vrai parce que Charlie, Sam et Patrick, c’est vous c’est moi. Ils nous ressemblent à s’y méprendre. On les a connu, fréquenté, aimé et regretté. Ils étaient une sorte de famille, il représentait la sécurité, l’abandon dans un âge où c’est le bazar dans notre tête et notre cœur. Un âge où on voudrait que le monde soit à nous, à notre image. Mais, il n’en est rien alors on a peur. Peur d’être blessé et de blesser mais cela arrive quand même. Peur de souffrir et de faire souffrir, on fait souffrir et on souffre. Peur de rêver, peur d’espérer mieux mais cela arrive quand même. Et parfois, dans ce tumulte de sentiments contraires, on trouve des Charlie, des Sam et des Patrick. Des amis, de l’amour, un réconfort qu’on aurait cru ne pas mériter. Des amis qui vous portent, qui vous élève, qui vous rend plus fort et plus grand. Presque invincibles. Des rencontres qui font ce que vous êtes et qui vous nourrissent jusqu’à la fin de votre vie. Mais comme dans la vraie vie, le monde de Charlie regorge aussi de rencontres en périphérie, « secondaires » mais tout aussi formatrices et bienfaitrices comme le professeur de littérature de Charlie. En effet, il va encourager la soif d’écrire et de lire de Charlie. A prendre confiance en lui et indirectement à le pousser à se faire des amis. Et puis, il y a sa famille qui se doute de quelque chose mais pas du pire.
A bien des moments, j’ai eu envie de pleurer notamment pour le toast et pour, le final. Pour autant, le film ne m’a jamais paru déprimant bien au contraire. Je l’ai trouvé magique, ,optimiste, poétique et rayonnant. Le monde de Charlie est à l’image de la vie: injuste, imparfaite mais terriblement belle!
