Contes d'antan et décalcomanies.

Quel est le point commun entre Danny Elfman(compositeur),Robert Stromberg(décorateur),les studios Disney et un classique de la littérature enfantine? Tous ont oeuvrés sur le "Alice au pays des merveilles" de Tim Burton,et donc sur ce préquel au "Magicien d'Oz". Le film de Sam Raimi surfe allègrement sur une promotion apparentant les deux films(normal quand le premier fait 1 milliard de recettes mondiales). Bref,voici donc une nouvelle adaptation du roman de L. Franck Baum,à la sauce numérique et coûteuse. Un divertissement maousse qui recrée assez fidèlement le monde d'Oz et la cité d'Emeraude. On en prend plein les mirettes,avec toutes ces couleurs allant du kitsch ringard(souvent) au sombre étouffant(plus rarement). Paradoxalement,les effets spéciaux semblent déjà dépassés,et la poésie ne passe que lors d'une ouverture enchanteresse en noir et blanc et son mono. Le film manque de piquant,de saveur. Tout est lissé pour plaire à Disney et à son public. On lève un sourcil inquisiteur devant le manque de matière narrative. Du côté des acteurs et actrices,James Franco est ironique,mais souvent en décalé avec ce que son rôle exige. Mila Kunis et Rachel Weisz en méchantes sorcières sont à côté de leurs pompes. Seule Michelle Williams avec sa grâce et sa sensibilité est digne d'une héroïne de conte de fées. Du fantastique light,tout de même très ludique.