On peut rire de tout....mais surtout pas avec n'importe qui.
Adaptation plus ou moins libre du célèbre roman d'Umberto Eco, Jean-Jacques Annaud s'entoure d'un casting international pour nous livrer un thriller médiéval à l'ambiance sombre et intrigante. Le parti pris du réalisateur de s'axer principalement sur l'aspect enquête, tout en n'oubliant pas de teinter son récit de réflexions morales, théologiques et philosophiques, permet d'imprégner une certaine tonicité au déroulement de l'histoire. La force du récit provient également de la capacité à vraiment personnifier les différents lieux de l'action et notamment ce fameux donjon-bibliothèque labyrinthique, à l'ambiance froide et véritablement cauchemardesque. Rappelant sur plusieurs aspects les ambiances implacables mises en place par Sir Conan Doyle dans les aventures de Sherlock Holmes, et notamment sur la noirceur de l'intrigue et le travail des personnages (Adso n'est pas sans rappelé Watson de par la fascination qu'il voue à son maître, ce dernier partageant des traits de caractère avec Sherlock pour sa capacité à raisonner, son entêtement et ses points de vue sur la gente féminine), « Le nom de la rose » s'impose comme un polar atypique parfaitement maîtrisé. Une reconstitution méticuleuse du contexte grâce aux décors, des musiques d'ambiance très bien choisies et un casting de gueules cassées au diapason renforcent l'immersion dans cette passionnante enquête. De très bons rôles pour Sean Connery mais également pour le tout jeune Christian Slater (pour lequel il fallait oser imposer une scène de sexe aussi explicite, surtout dans un tel contexte) et petite mention à Ron Perlman, dans un rôle taillé sur mesure. Toujours un plaisir à redécouvrir.