Comment ne pas apprécier cette bouffée d'air frais délurée, ce déluge d'empathie trans-communautaire, comment ne pas fondre devant cette généalogie heureuse et mélangée qui nous compose tous? Et le sourire de Jospin, ça ne vous met pas les larmes aux yeux, ça , m'ssieurs-dames ? héhé ;-)
Bon, soyons clair , j'adore ce petit film, comme j'adore ces acteurs, Forrestier et Gamblin (que j'ai vu jouer au Rond Point, en un one-man show époustouflant), tous les deux absolument épatants dans leurs rôles si antagonistes et pourtant si nécéssairement appelés à se joindre. Ce film est l'antidote le plus sympathique à la morosité ambiante. Défendre ses idées en faisant l'amour avec ses"ennemis", n'est-ce pas là l'anti-thèse absolue de la violence et de la connerie que l'on a vues récemment s'afficher dans le sang à Paris?
Célébrer le mélange de nos généalogies, accepter à coeur ouvert les gens de toutes origines, de tous cieux, leur ouvrir nos bras, au lieu de leur gueuler nos imprécations frileuses, n'est-pas aussi l'exact opposé des discours décompléxés qui font flores ces temps-ci? Un prénom de toutes les couleurs, voilà bien le message dont nous avons besoin ces jours-ci.
Ce film est étonnant dans sa construction gigogne, dans cette reconstruction de la mémoire familiale autour d'une femme qui justement perd la sienne, dans ce clash bienfaisant entre clichés rancis et possibilités heureuses. Ce traitement mesuré de la mémoire et des origines, quel beau feu d'artifice ! Au-delà des situations comiques (parfois un poil forcées, on est d'accord), c'est tout simplement de la tendresse (le beau portrait du père de Sara Forestier) et de la bonne humeur (tout le reste) que distille ce petit film.
Si vous ne l'avez pas vu, je ne peux que le recommander, comme une aspirine apaisante contre la bêtise à front de taureau qui nous a assommée la semaine dernière...