Les films sur la rencontre entre blancs et amérindiens sont toujours risqués.
ll y a quelques décennies, les indiens étaient présentés comme des sauvages non-humains, qui n'avaient pour seul but dans la vie que de scalper des braves gars de chez nous et de kidnapper leurs femmes et leurs enfants.
Depuis quelques temps, nous sommes partis dans l'excès inverse ("danse avec les loups" étant un exemple criant). Le blanc pue, il est laid et forcément animé de mauvaises intentions. L’amérindien auquel il est confronté est toujours beau, noble de caractère, digne dans son malheur.
Voici les travers (racistes) dans lesquels on tombe lorsqu'on ne considère pas l'autre comme notre égal. Les amérindiens restants des hommes avec leurs qualités et leurs défauts, au beau milieu de la tourmente de la colonisation de leurs terres.
A ce titre, les premiers moments de ce film nous font craindre le pire. Les colons sont tous laids (sauf colin bien sur), fanatiques, vaniteux et surtout ils postillonnent... Les indiens tombent également dans ces clichés racistes contemporains.
Mais, O surprise! Assez rapidement Malick arrive à dépasser ces schémas réducteurs au fur et à mesure que les caractères des personnages sont approfondis. Le film prend alors une autre dimension, la psychologie de chacun s'affirme dans toute sa complexité, tortueuse et fascinante. Le scènes de nature esthétisantes viennent faire écho à cet approfondissement des personnages, pour nous immerger dans ce qui devient un très beau film.
Un film intelligent, enfin!