Ce film m'a été vendu comme le 'Dazed and Confused' français.

En un sens, c'est vrai, et c'est la raison pour laquelle il se laisse regarder.

Dans l'autre, il marque sa distinction dès les premiers plans et c'est cette différence qui me semble nuire complètement à son propos.Je m'explique : ici, pas de plongée du spectateur dans le monde d'ados en fin de cycle ; au contraire, on décide de faire se réunir les personnages 5 (?) ans après leur Terminale ce qui va leur permettre de se remémorer leur dernière année de lycée.

Et c'est en ça que le film ne fonctionne pas : il cherche à nous faire ressentir les émotions de ses personnages, mais pas de la bonne façon. C'est par des remémorations d'événements et de situations que les adultes nous présentent leur jeunesse et non en nous les faisant vivre au présent.

Il y a donc un forte possibilité de sélection des scènes de lycée présentées mais aussi une déformation rendue possible par le recul des personnages sur leur situation.

Ce qui marque dans 'Dazed and Confused', c'est l'immédiateté des faits : les personnages avancent la tête dans le guidon sans savoir par avance comment les choses vont tourner. On vit donc une tranche de vie, totalement brute, remplie de de petits détails en eux-mêmes inutiles à la trame narrative pure mais qui créent pourtant toute l'ambiance et l'intérêt du film.

Dans "Le Péril Jeune", puisque toutes les scènes du lycée sont présentées par les adultes, on sait que chacune d'elle compte, que chacune d'elle apporte une information importante pour comprendre un personnage. Il manque "la vie" à ce film pour lui permettre de générer un vrai lien émotionnel avec le spectateur.

Alors, bien sûr, tout n'est pas à jeter : certaines situations fonctionnent, on finit par s'attacher un minimum avec les (ou des) personnages. Mais tout fait un peu trop peu spontané et bien trop maîtrisé par un être omniscient alors même que les personnages (en tout cas leur version lycéenne) ont tous un caractère plus ou moins prompt à vivre dans l'instant présent.
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le 8 mars 2013

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