Thomas Moore nous offre une fois encore un enchantement visuel ! On retrouve les lignes narratives essentielles déjà présentes dans Brendan et le secret de Kells : murs protecteurs qu’il ne faut pas quitter, danger de la forêt, enfant qui brave les interdits, autorité protectrice et enfermante, monde païen / monde chrétien.
La peur du loup est une peur ancestrale et enfantine. Elle est ici instrumentalisée au profit du pouvoir du Lord. Rien de plus sûr pour garder le pouvoir que d’attiser la peur. Alors que les loups ne représentent aucun danger, ce sont les hommes qui sont dangereux en semant la mort dans la forêt, en détruisant la forêt et en faisant régner la terreur à l’intérieur de la ville. Les « loups », ce ne sont pas ceux de la forêt, mais les hommes de la ville, des plus grands jusqu’aux enfants.
Les dessins rendent les diverses ambiances des divers lieux : formes géométriques et carrées dans la ville ; formes libres, souples, circulaires dans la forêt ; couleurs sombres et tristes dans la ville, couleurs vives et gaies dans la forêt.
les dialogues manquent malheureusement parfois à certains moments de finesse. Mais en dehors de cette faiblesse ce film d’animation en 2D est une fois encore une belle réussite.