Le port de Casablanca, à Casablanca c'est l'angoisse, merde, je suis perdu.

Aujourd'hui j'ai décidé d'écrire une critique, non pas pour soulever les bon et les mauvais points d'un film, mais pour souligner les similitudes entre deux films, qui m'ont paru flagrantes et significatives vis à vis d'un contexte.

Voyez vous il se trouve que j'ai eu la bonne idée de regarder Casablanca et Le port de l'Angoisse coup sur coup. Et bien mes amis d'une part ça valait le coup, d'autre part c'est vachement enrichissant.

D'abord dans les deux films il y'a Bogart, qui est son propre patron, d'une boite à Casablanca dans l'un, d'un bateau en Martinique dans l'autre (vous noterez la cohérence géographique : c'est la France de Vichy, mais c'est outre mer. D'ailleurs en parlant de géographie : les deux films s'ouvrent sur une carte). Bogart pose à chaque fois un personnage cynique, neutre face au conflit mondial en train de se jouer, et surtout préoccupé par l'argent, en bon libéral capitaliste qu'il est. Neutralité qu'il va bientôt abandonner, soi disant par amour pour une femme et pour l'argent, en réalité parce que c'est un grand sentimental (dixit Casablanca).
Dans Casablanca Bogart à un bon pote noir qui joue du piano, dans Le port de l'angoisse il a un bon pote qui joue du piano, mais il est pas noir, par contre il a quand même son meilleur pote qui est alcoolique. (l'intérêt étant à chaque fois la présence d'un faire valoir, évidemment).
Les deux films ont quasiment la même fin, l'entrée en résistance du personnage initial, sauf que c'est moins triste dans le port de l'angoisse parce qu'il emmène la Bacall avec lui.
Enfin, globalement l'ambiance retranscrite ainsi que le pitch sont les mêmes : nazis/gestapo, font des perquisitions, recherchent et tentent d'arrêter un couple de résistants qui lui tente de passer une frontière, et face à eux d'autres résistants, nombreux, et une population autochtone qui les soutient.
Les deux résistants par excellence nous gratifierons dans les deux films d'un discours identique : lorsqu'un résistant tombe, un autre le remplace.

Dans ces deux histoires, dont on pourrait s'amuser plus longtemps à lister les autres points communs (mais bon on va pas y passer la nuit) Bogart c'est les U.S (woaw, captain obvious). Les U.S qui viennent aider une France résistante certes, mais un peu lâche (Port de l'angoisse) et pleine de belles paroles (Casablanca).

Ces deux films vu conjointement nous éclairent donc sur la vision qu'ont les Etats unis de la seconde guerre mondiale et de leur propre intervention. Alors certes, d'aucun vont me dire "ou alors Hawks à juste vu Casablanca et s'en est largement inspiré", moi je crois que ça va plus loin, j'ai voulu le souligner, dans une critique un peu longue et surtout peu à propos concrètement vis à vis de la qualité cinématographique, mais que voulez vous, j'ai été marqué par ces similitudes, j'ai voulu les coucher sur papier. Les critiques de mes camarades sont de toutes façon fort à propos pour les deux films concernés, que j'ai d'ailleurs tous deux gratifiés de la même note, un beau 8.
Beefheart
8
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le 18 mai 2012

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Beefheart

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