Je sais! Quoi de plus dangereux que de qualifier le drame français de la sorte, mais après une succession de films visionnés, c'est le constat que j'en fait. A l'avenir, soit mes prochains visionnages me feront revenir sur mes propos, soit ces derniers renforceront mon avis.
Le Premier jour du reste de ta vie est pour moi la médiocrité dans ce qu'il y a de plus profond, particulièrement concernant cette volonté de vouloir présenter une succession d'évènements dramatiques de plus en plus graves au fur et à mesure de l’œuvre, comme si le réalisateur me disait "attend, attend, tu verras, il va y avoir plus grave, plus dérangeant, plus perturbant après, reste, reste!". A côté la mise en scène et le travail d'écriture ne sont pas bons selon moi et d'énormes clichés créent des situations malaisantes, des scènes et des personnages caricaturés à un point que la situation dramatique ou celle à mi-chemin entre le comique et le dramatique deviennent purement pathétiques. On n'y croit donc pas une seconde.
Le premier jour du reste de ta vie est pour moi une sorte de télé-réalité adaptée au cinéma, une forme de voyeurisme pour le spectateur qui aime s'intéresser aux histoires multiples et variées et surtout d'une énorme banalité touchant la famille (la carrière professionnelle, la sexualité, la relation père-fils, mère-fille), enfin tout ce qu'il y a de plus ordinaire et ennuyant. Encore, là ce n'est qu'une affaire de goût concernant les choix de thématiques dans le cinéma français, mais ce que je reproche le plus à cette œuvre et plus largement à cet ensemble de films qui traitent de situations dramatiques conjugales et familiales, c'est cette tendance à créer des scénarii surdramatisés, le tout filé jusqu'à un dénouement final des plus pathétiques. Constat et perceptions eus également avec L'amant double et Les petits mouchoirs entre autres qui m'ont forcé à écrire cette critique.
Cette mise en scène et ce jeux d'acteurs sont fades et sans puissances émotionnelles à mon goût. Quand les américains sont davantage dans le spectacle, dans l'art de la représentation dramatique, quand les sud-coréens perturbent, quand les danois et les espagnols capturent une situation éprouvante et l'étire le temps d'une scène pour déranger le spectateur, pour lui faire éprouver de l'empathie...
Où alors est-ce parce que je me suis crée en amont des références solides avec le cinéma américain? Est-ce par habitude? Est-ce ce problème d'aisance à voir un acteur français jouer une scène en gros plan, face caméra en déballant un monologue avec aucune musique de fond, dépourvu des expressions et mimiques que j'ai l'habitude de voir avec les américains, britanniques, australiens ou autres?
Pour l'instant ces drames français de ces dernières décennies (outres quelques exceptions telles que Prophète ou Polisse) ne me plaisent pas. Mais mon exploration pour le cinéma français ne s'arrêtera pas là pour autant, croyez-moi.
PS:Pour ce qu'il y a de positif, les 2 points accordés sont pour trois acteurs que j'ai apprécié, Pio Marmai, Jacques Gamblin et Marc-André Grondin.