Le Roi et l'Oiseau, c'est le film pour lequel je suis incapable d'être objective ou mesurée. Je ne suis même pas sûre d'avoir essayé, d'ailleurs.
Un beau film, une merveille de l'animation, avec des images impressionnantes (cette ville si verticale, les visages si expressifs des personnages, véritable galerie de portraits...), une musique gracieuse.


Le Roi et l'Oiseau prend place dans un univers totalitaire, orwellien, dirigé par un tyran mégalomane. Face à ce roi despote et à sa police, s'élève l'Oiseau, symbole de liberté. Difficile d'ignorer ce magnifique appel à la révolte de l'oiseau dans la cage aux lions, mais qui peut s'adresser à tout le peuple takicardien, maintenu dans la misère et l'ignorance « Mais disais-je, quand vous
connaîtrez les sordides dessous de cette monstrueuse machination, alors, mes amis Lions, votre redoutable indignation ne pourra se contenir entre les quatre murs de cette sombre prison. »
Et quel autre beau symbole de la liberté : l'automate ! Ce robot, d'abord simple arme du roi pour asservir son peuple. Cette arme ultime, effrayante, omniprésente qui finit par littéralement écraser la tyrannie...
Véritable réflexion sur l'époque contemporaine, sur la liberté, sur la technologie : tout cela aurait pu être lourd. Mais grâce à la poésie qui s'en dégage, une vraie distance politique est mise, très appréciable. Prévert résumait le film comme « l’histoire d’un roi très mauvais qui a des ennuis avec un oiseau très malin et plein d’expérience ; il y aussi des animaux qui sont très gentils, deux amoureux et beaucoup de gens épouvantables ». Certes, l'intrigue est simple, mais c'est tant mieux car tout passe en douceur, par la métaphore. Je me souviens, petite, ne pas avoir tout compris mais avoir beaucoup ressenti. Et c'est une très belle manière de faire.


Il y a bien d'autres choses à dire... L'angoisse ressentie en parcourant la Ville basse, la voix harcelant le couple de la bergère et du ramoneur mais aussi le spectateur, la sensibilité de certaines scènes, les références subtiles parcourant le film... Bref, un film qui m'a fascinée enfant et marquée, au point de continuer à me subjuguer à chaque fois que je le revois.


Et puis quand même, il a inspiré Miyazaki. Alors bon, décidément : reconnaissance éternelle !

MéganeCambier
10
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le 16 août 2015

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