Le choix du rêve

Huit ans après Little Miss Sunshine (déjà !), voici une nouvelle famille follement charmante. Mêmes conflits de générations, une quête du rêve semblable et des personnages très ressemblants. Le vieux briscard plein de moral, le fils passionné, la matriarche fatiguée de jouer les médiatrices, l'oncle atypique, un frère et une sœur bienveillants. La famille est au complet, avec deux amis brièvement aperçus. Le casting est impeccable.

Ashley Greene (Twilight) est méconnaissable. La touche charme dans la vie très "clavier" de Noah, l'oncle geek. Janine est d'une beauté irrésistible si bien qu'on peine à comprendre l'indifférence dont il fait preuve à son égard. D'autant que la jeune femme se montre attentionné envers le casanier.
Josh Gad incarne un rôle terriblement stéréotypé. Du look aux excès, ce Noah est d'abord navrant. C'est pas non plus surprenant de voir par la suite émerger une forte émotion enfouie en lui, mais c'est extrêmement touchant.
Jim Parsons (Big Bang Theory) fait une apparition réjouissante, mais trop brève. Son rôle n'est d'ailleurs pas très clair.
Les enfants sont formidables. Des gueules d'anges qui cachent par pour autant la grande part de malice qui les animent.
Mandy Patinkin (Homeland) est saisissant en Saul râleur, patriarche juif imposant. Bien loin du Saul agent de la CIA. Le passage de flambeau avec sa belle-fille est émouvant.
Kate Hudson déborde d'énergie pour camper cette mère de famille couveuse et battante.
Zach Braff se donne un rôle plein de vie. Celui d'un acteur rêveur, qui s'obstine à croire que son métiers est aussi honorable que les autres, voir plus, et ce contre les contradictions incessantes de son père. Quand il explique sa première rencontre avec l'art de la scène, la sensation que ça lui a procuré et l'indélébile envie de la faire partager, c'est une peu une ode au jeu d'acteur.

"Le rôle de ma vie" poursuit l'éloge du rêve américain version indépendant et familial, initié par "Little Miss Sunshine". Avec moins de puissance dans la bande-son (quoique des passages sont plutôt très jouissifs) et la singularité des personnages, mais la même authenticité touchante.