Emmené par un Jamie Foxx, qu'on a déjà connu plus convaincant, une Jennifer Garner qui n'a jamais vraiment convaincu, avec Chris Cooper et Jason Bateman en seconds couteaux, Le Royaume dresse à travers un scénario assez caricatural le combat d'une équipe du FBI pour retrouver en territoire saoudien les auteurs d'un dramatique attentat.
Découpé en deux parties, la première basé sur l'enquête et les différences de culture plus qu'approximatives lasse un peu mais reste malheureusement la plus intéressante. Évidemment, les Américains sont cool et les Saoudiens pas du tout et, malgré une volonté du scénario de ne pas diaboliser, les erreurs sont là et les amalgames ressortent.
La deuxième partie quant à elle, bien plus conventionnelle, fait la part belle à l'action. Sur la mise en scène, la tension est là. Tout est très rapide et l'on attend ce dénouement avec intérêt. Bien entendu, ce passage ne peut s'empêcher de transformer nos personnages en véritables superstars de l'intervention musclée mais ce serait mentir que d'avouer s'être attendu à autre chose.
Au final, on retiendra que, depuis Very Bad Trip, Peter Berg n'a pas vraiment brillé derrière la caméra malgré de véritables bonnes intentions. Le Royaume reste dans la veine des films du réalisateur, reprenant du déjà vu pour en faire quelque chose de nouveau au niveau de l'histoire mais malgré tout s'appuyant sur les codes ultra-rabâchés du cinéma américain d'action et d'investigation qui touchera le plus grand monde.
Ici, le véritable sujet global à peine abordé dans une introduction/générique de 3 minutes est immédiatement relégué en second plan pour ne pas trop pousser le spectateur à réfléchir. Typique et sans surprises même quant sur la conclusion, Berg tente de faire s’effondrer le manichéisme du film avec une pointe de fatalisme.
Trop tard, les gentils ont gagné et ils rentrent à la maison avec la même classe qu'à leur départ. Les méchants sont morts.
Dieu bénisse l'Amérique!