Pensez le titre déjà comme étant brièvement le résumé. Ang Lee présente un de ses films les plus cultes. A travers mes années d'exploration cinématographique, le doux nom de Brokeback Mountain résonne sans cesse dans ma tête, tantôt mentionné par un animateur télé pour rire d'une situation, tantôt cité par une adoratrice du cinéma de genre, qui ne peut s'empêcher de l'évoquer au coté de Legends of the Fall avec le tout jeune Brad Pitt.
Alors je m'y mets et c'est une aubaine puisque ces temps-ci je prends un malin plaisir à rafler toute la filmographie de Jake Gyllenhaal.
Bon eh bien c'est une semi-déception. Brokeback Mountain possède une réalisation plutôt molle et sans grande passion, une mise en scène et une photographie qui ne cassent pas des briques et ce n'est qu'une demi-mesure, insuffisante pour une histoire qui se veut profonde et intimiste. Peu de romantisme, peu de couchers de soleil avec un tel cadre de vie! Jesus fucking Christ, diraient-ils, quel dommage. J'y vois clairement les intentions de créer un amour puissant, qui ne peut se déclarer et se manifester que dans la nature, une nature sauvage emplie de jouissance et de dévergondage représentée ici par Brokeback Mountain. Un amour donc tellement puissant qu'il ne peut se déclarer en ville, dans la société.
Toutefois, Le secret de Brockeback Mountain ne pousse pas plus loin la recette. Sans évoquer dans un premier temps l'orientation sexuelle choisie, cet amour est décrit comme passionnel, régie par aucune règle. Celui-ci se retranscrit sur quelques plans mais ne tient pas tout le long du film. Quant aux messages qu'il souhaite faire passer sur cette difficulté à se montrer en tant qu'homosexuel c'est plutôt bien amené, mais certaines scènes manquent de panache. Dommage.
C'est là où je veux en venir avec mon titre, c'est que pour une œuvre voulant représenter un sentiment d'affection et d'attachement passionnel et plein de débauche, car l'amour s'exprime sans limite (retenez-en donc que le bon sens du terme), le film semble être victime d'un grande timidité et peine à faire monter la tension et la frustration de la dite situation au fur et à mesure qu'on avance dans l'intrigue: plusieurs années passent, plusieurs évènements arrivent et le calme plat est omniprésent (d'accord on est dans le Wyoming mais ce n'est pas une raison). Même l'un des plus terribles épisodes vécu par un des personnages, ne garantie pas au film son quotas d'émotions fortes. Vous comprendrez alors ma figure de style qui fait office de titre, le réalisateur ici se retient alors qu'il s'engage à montrer une œuvre intrinsèquement pleine de débauche. La beauté de la chose est donc à peine perspectible dans le film et n'est que éphémère le temps d'une scène.
Culte donc pour une production Hollywoodienne j'imagine. Dans le genre, j'imagine que je pourrais trouver plus intéressant en fouillant dans le petit cinéma fait maison, en creusant dans la filmographie du réalisateur ou en explorant ailleurs...
Mention spéciale à ce Jack fucking Twist admirablement bien interprété par Jake Gyllenhaal et bon sang, les dieux ne peuvent être que témoins de l'amour que je continue de porter envers le Wyoming!