L'affiche nous avait tout dit, et elle n'a pas menti : nous sommes bien en face d'une comédie aux gags très faciles et au scénario plus que déjà-vu, qui fera le bonheur d'audimat des chaînes de télévision d'ici quelques années, mais n'a aucun intérêt à être vu sur grand écran. Si les enfants s'en tirent assez bien avec leur personnage respectif (surtout le jeune homme en version "fillette" et la petite fille en version "maman"), on ne peut pas en dire autant du reste du casting, qui caricature au possible les poses et manies pour faire comprendre qui ils sont (je m'assoie les jambes les plus écartées possibles, donc je suis un homme, je marche avec les bras qui gesticulent comme une nunuche, donc je suis une femme... Sans pour autant choquer - loin de là, c'est une comédie de bas étage, ne pensant pas à mal - on trouve quand même cela ridicule sur l'instant). Une spectatrice avec enfants nous faisait aussi remarquer qu'il existait deux poids deux mesures pour les cigarettes au cinéma : bannie des Disney, mais la petite fille enchaîne clope sur clope, "ah, l'exception française...". Ça, c'est la classe. De même qu'on s'attendait à avoir plus de "changements" (on se contente de deux versions par personnage, trois pour les plus chanceux), qu'on ne voit pas l'intérêt des scènes où les femmes montrent leurs Roberts à la fenêtre - les comédies familiales ne savent plus faire rire en dehors des fesses et seins ? - et que la fin avec le lama nous a convaincu que le scénariste devrait aller se reposer un peu (pas drôle, mais tellement ridicule). Quand à l'idée de l'échange des corps, on pensait naïvement qu'avec pareille base de scénario plus que vue et revue des dizaines de fois au cinéma, on prendrait le temps d'ajouter un élément original : raté. On se remettra un bon vieux Freaky Friday, ça ira mieux.