Tom Ward est le septième fils d’un septième fils, ce qui le qualifie automatiquement pour devenir l’apprenti d’un fameux witcher, pardon : “spook”, et faire face au retour de la méchante sorcière Melkin.
The Seventh Son est un film d’heroic fantasy insipide. Tout est superficiel : l’histoire, les personnages, les lieux, le bestiaire… Tout est trop lisse, trop propre, sans personnalité —et un soupçon sexiste dans l'aspect "gentils garçons chasseurs de monstres contre méchantes femmes tentatrices", mais passons—. C’est étrange quand on sait que ce film est une adaptation d’un roman, The Spook’s Apprentice, de Joseph Delaney (que je n’ai pas lu). On n’a donc pas affaire à un manque d’imagination, mais bien à une incompréhension complète de ce qui rend un univers de fantasy crédible. La faute en incombe à Matt Greenberg, aux commandes de l’histoire, ainsi qu’à la paire Charles Leavitt et Steven Knight au scénario. Aucun des trois n’avait d’expérience dans le genre auparavant, et ça se sent. Au niveau de l'intrigue, c'est du classique sans prise de risque.
Le jeu d’acteur est à l’image des personnages : paresseux. On a donc droit à un Jeff Bridges unidimensionnel, une Julian Moore qui tombe souvent dans le grand-guignolesque et un Ben “belle gueule parfum vanille” Barnes inintéressant —alors que le film se permet dans les premières minutes de tuer son prédécesseur Kit Harington aka Jon Snow dans Game of Thrones, sniff—. Malgré tout, Alicia Vikander s’en sort pas trop mal.
La réalisation de Sergei Bodrov est plutôt quelconque de même que la musique de Beltrami, mais la photographie de Newton Thomas Sigel (The Usual Suspects, Drive) est bonne, la lumière, les décors et les costumes étant dans l’ensemble assez réussis. Les effets spéciaux sont eux aussi d’une facture plutôt honorable.
Bref, The Seventh Son, sans être un parfait navet, est un film sans personnalité ni intérêt.