Le Septième Sceau par B-Lyndon
Revu en cours d'histoire, merci à mon prof pour ce beau cadeau de Noël !
C'est un film que j'adore, que je trouve complètement fou, complètement dingue. Bergman ose tout, il ose la théâtralité, il ose le grotesque, son film ressemble même parfois au spectacle des artistes qui apparait au milieu du film : très ampoulé mais aussi très gracieux, dont la lumière splendide et la légèreté presque grasse qui en émane semble travaillée par une force plus obscure, plus sombre, plus mélancolique et métaphysique. "Le Septième Sceau" est un film parodique, c'est même le plus beau film parodique de l'histoire du cinéma. Parce qu'il ne parodie pas un genre, ni un film, mais un personnage, une figure de l'imaginaire collectif dont il en saisit l'effroi mais aussi l'aspect résolument kitsh : la Mort, qui fait des grands mouvements de bras, qui coupe un arbre avec sa faux en forme de scie, qui apparait dans le plan avec une grosse musique vrombissante...
Ce sentiment là, de la parodie qui désamorce constamment la grandiloquence du film, répond merveilleusement à son versant torturé et sérieux : celui d'un homme qui se questionne sur l'implacable silence de Dieu. Et dans son message d'espoir, splendidement amené : alors que, en haut de la colline, le forgeron, sa femme, le chevalier et son écuyer dansent en surplombant ce que la peste détruit et ravage, les artistes s'en vont et sauveront peut-être le monde.
Et puis dans la forme, le film est parfait, d'une ahurissante beauté.