Par Vincent Malausa
Quatrième film de Shyamalan depuis le coup de tonnerre Sixième sens. Entre temps, les moins convaincus ont eu le temps de se persuader du talent hors-normes du cinéaste, son oeuvre ayant sans cesse gagné en puissance jusqu’au phénoménal Signes, prototype néoclassique à la perfection sidérante. Voici donc Le Village, qui poursuit dans la veine d’une épouvante rurale, à l’ancienne, en prenant pour décor un hameau perdu au milieu d’une inquiétante forêt. Sans temporalité précise, le film ressemble à une sorte de western médiéval, avec ses personnages sortis d’un autre âge : organisés en petite communauté, avec ses rites et ses terreurs ancestrales -en l’occurrence, la présence de créatures terrifiantes vivant dans la forêt avoisinante. La hache de guerre est déterrée par l’irruption d’un villageois dans le domaine des créatures. Commence alors une longue période de terreur…
Des derniers films de Shyamalan, Le Village est celui qui porte la singularité du cinéaste à son paroxysme, refusant par exemple le bel équilibre classique de Signes pour une incandescence lyrique, un goût pour l’effet forain qui paraîtraient déplacés s’il ne témoignaient avant tout de l’incroyable panache du cinéaste. Il suffit de quelques plans au ralenti (deux soeurs balayent sur le parvis de leur demeure en tournoyant), du recours continuel à la musique entraînante de James Newton Howard, pour se rendre compte que ce qui intéresse Shyamalan n’est plus la blancheur originelle du genre (Signes et la pureté incroyable de sa mise en scène), mais sa capacité à résister à une forme plus ample, proprement classique et américaine, de mélodrame fougueux et chevaleresque. (...)
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