Le constat social de la fin de ces années quarante est plus que navrant.
Plus rien dans les assiettes, les draps au mont de piété, une seule paire de chaussures et l'eau à des kilomètres.
Propreté, dignité et respect se sont évaporés comme cette bicyclette indispensable pour gagner quelques lires suffisant à peine à se maintenir à flots.
Le quotidien d'un homme bon, doux et à l'écoute ne pouvant plus assumer dignement son rôle de chef de famille envers un enfant lucide du désastre de son temps tout en étant protégé par son imaginatif enfantin.
Bruno le ventre creux et en guenilles toujours en alternance entre le monde réel et l'environnement intérieur et décalé de ses jeunes années encourage un homme brisé à tenir bon dans un dernier plan qui sans pour autant être optimiste incite à regarder de l’avant.
L'opus préfère en rester la plutôt que de dévoiler ce qu'il y a de l'autre côté de l'horizon.