Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas écrit de critique. Non pas que je n'en ressentais plus l'envie, mais plutôt qu'une sorte de maladie de l'esprit entravait ma propension à écrire et à créer de manière générale. Jusqu'à ce que je regarde ce merveilleux film et que s'allume en moi l'envie irrépressible de dire ce que j'en pense. Enfin, je ne suis pas là pour raconter ma vie mais pour vous écrire une critique. Alors je passe à la critique.
Mon avis passera pour novice, tant pour les cinéphiles que pour les animophiles, car je ne suis ni de l'un, ni de l'autre. Mon domaine est - et a toujours été -, malgré que je me diversifie et que je tende à d'autres arts, celui de la poésie et de la musique. Et cela tombe bien, car c'est exactement ce que j'ai trouvé.
Le voyage de Chihiro est un de ces films qui me semblent typiques du goût japonais, c'est-à-dire d'une sensibilité et d'un caractère toujours poétiques. En témoigne la dernière oeuvre japonaise qu'il m'ait été donné de voir (et qui m'a initié à cette culture artistique) : Les délices de Tokyo. Je ne parle pas d'une poésie comparable à celle de Lamartine ou de Victor Hugo - de toute façon, je ne puis tolérer ni l'un ni l'autre - mais d'une de ces poésies qui ne relèvent pas du langage des mots - en soi, la seule véritable poésie - et que l'on sent au plus profond de soi. Cela se retrouve davantage encore dans les "plans-tableaux" (à la façon, notamment, de Autant en emporte le vent), qui font partir le spectateur dans la rêverie la plus profonde.
Mais cette poésie ne serait rien sans, premièrement, une histoire, et deuxièmement, une musique. Car l'histoire est ce qui transporte, et la musique ce qui porte.
Ce que je puis dire à propos de la première est que non seulement elle me ravit au plus haut point (mais cela se rattache au subjectif et ne doit surtout pas figurer dans cette critique), car j'aime plus que tout les histoires, mais, en outre, elle porte en elle tous les germes de ce que le mot (encore une fois) poésie signifie.
Quant à la musique - bien sûr, je dois en parler, car c'est mon domaine de compétence -, je puis affirmer avoir trouvé là tout ce qu'il est possible de trouver en matière de beauté musicale.
D'aucuns me diront que cette critique n'est pas des plus construites, ni des plus longues, ni des plus riches en informations. Mais à ces potentiels propos, je répondrai que cela fait longtemps que je n'en avais pas écrit et qu'il n'est pas nécessaire d'en dire beaucoup pour faire ressentir tout ce qu'on a soi-même ressenti. Et j'espère que cela est le cas.