De cette réalisation très 90's signée Wes Craven, on ressort assez partagé.
Partagé entre d'un côté une réalisation somme toute correcte, un potentiel horrifique plutôt bien exploité sur quelques phases et une certaine empathie pour le petit personnage surnommé « Tout fou », sorte de Gavroche du ghetto, et ce malgré le côté un peu naïf du message idéaliste à peine dissimulé par Craven (mais bon, comme on dit, ça ne mange pas de pain).
Mais de l'autre, ressort parfois le côté obscur du réalisateur, équilibriste du cinéma d'horreur malgré un talent indéniable. En effet, difficile de fermer les yeux sur certaines scènes purement nanardesques comme, par exemple, cette tendance qu'à l'hystérique méchant de l'histoire à refaire les plâtres à grands coups de fusil à pompe, et en tenue SM (!).
Le côté humoristique est parfois mal intégré à l'ensemble et Craven affiche une certaine tendance à tourner en rond dans son développement, se répétant dans la mise en place des instruments horrifiques (poursuite, cachette, re-poursuite, re-cachette, etc...).
Vous l'aurez compris, malgré un fil conducteur assez glaçant car fondamentalement malsain, certaines maladresses viennent ternir le tableau et font basculer « Le sous-sol de la peur » dans la catégorie des films anecdotiques de son réalisateur.
Reste que ça n'est pas non plus irregardable et que ce petit côté rétro conserve aujourd'hui un certain charme.
Quant à ce couple de fous furieux très tordu et très méchant, peut-on décemment lui reprocher d'avoir voulu enfermer Iggy Pop et le groupe Manowar dans sa cave ?