I've got to, that's the whole thing.
J'avais déjà vu Le Train Sifflera Trois Fois dans ma prime jeunesse et en gardais un plutôt bon souvenir, celui d'un bon gros western classique. Aujourd'hui je me rends compte que je devais confondre les films, car ce High Noon n'a rien de classique.
De par sa forme tout d'abord, que ce soit par l'utilisation du N&B, ou son côté 24 avant l'heure (l'action se déroule quasiment en temps réel). De par son fond aussi, avec la présence de personnages atypiques (propriétaire du saloon femme ET mexicaine, ça c'est de l'ascenseur social ; vieux sheriff démissionnaire et effrayé) ou son rythme dénué d'action jusqu'au dénouement.
Le film se constitue d'une longue attente, celle de la ville et de son sheriff, de l'attente de l'arrivée du train de midi et de son illustre passager, un bandit notoire qui terrorisa la bourgade jadis.
Le sheriff vient de convoler avec sa jeune épouse et s'apprête à quitter la ville et son métier par respect de ses convictions non-violentes. Mais les événements le poussent à rester, contre l'avis de tous, et contre toute santé mentale.
Alors qu'il cherche de l'aide, tous se détournent de lui, pour diverses raisons, et le laissent seul défenseur d'une ville qui lui tourne le dos.
Porté par le charisme de Gary Cooper, qui remporte son deuxième Oscar à l'occasion, et une musique admirable, ce film traite du courage et de la lâcheté, de la justice et de son absence, de la peur de la mort enfin ; à noter le premier rôle majeur de Grace Kelly, en épouse terrifiée, et les débuts à l'écran, muets mais déjà glaçants, d'un certain Lee Van Cleef.
Une œuvre importante dans l'histoire du Western, qui souffre d'un défaut de rythme amplement compensé par un ton grave bien maitrisé.