Ecrit pour ~Partage de films : édition mai 2016~ de Moon Lucide
A contrario de beaucoup de films d'époque filmés en noir et blanc, période du cinéma dont je n'arrive pas bien à me familiariser et à l'apprécier, High Noon aura peut être commencer à me réconcilier avec cette époque. Le film se démarque par une qualité visuelle et audio très appréciable pour mes yeux et mes oreilles d'habitués du Blu Ray, le noir et blanc est propre et lumineux, et le thème principal vient rythmer agréablement le film, comme une douce et triste rengaine, au gré des allés et venus de Will Kane, notre héros charismatique, mais pas surhumain - ce qui est agréable à noter, pour un western -, magnifiquement interprété par Gary Cooper, condamné à chercher du renfort partout dans la ville quand il apprend qu'un ancien de ses prisonniers revient pour se venger.
D'ailleurs, ça m'a un peu fait penser au film Deux jours, une nuit des frères Dardenne (que j'avais détesté) pour la structure narrative, dans ce film là Marion Cotillard parcourait le film à la recherche de partisans pour échapper à un licenciement, provoquant la pitié pour le spectateur et le mettant très mal à l'aise face à une vision d'auteur malsaine et complètement à coté de la plaque.
Ici pas de pitié inspirée par Will, celui ci restera droit dans ses bottes, figure d'autorité policière mise en avant de belle manière et pas rocambolesque.
Ça ne veut pas pour autant dire que le coté de l'autorité est forcément le bon, les postulants successeurs du sheriff en restent la preuve. Il n'y a donc pas de classe bonne ou mauvaise, au final tout le monde est lâche et le prix à payer pour s'arranger avec le bien semble trop lourd à payer pour tous, même notre héros semble douter un moment, et c'est ironique de constater que :
C'est sa femme, qui avait fait vœux de non violence, qui sera la seule à lui porter secours, et rompra son serment pour protéger son amour.
Le film a très bien vieillit et semblait plutôt en avance sur son temps, condamnant la lâcheté avec force.
Au rayon des comparaisons, la tension instaurée dans la ville par l'arrivée imminente du méchant, Frank Miller, m'a aussi fait pensé à un segment de La jeunesse de Picsou, Planquez vous ... Le colonel Steele arrive en ville.... Et force est de constater qu'il y en a, de la tension, dans ce film ! Tout le monde sue du front de devoir prendre une décision, Will arrivera t'il à rallier de fiers soldats à sa cause ?
Au milieu de cette ville, une galerie de personnages attachants, et je suis tombé sous le charme de Helen Ramírez, la tenancière de l’hôtel, magnifique.
La fin du film est à la fois belle et cruelle, et on est content, content que :
Will s'en sorte, et quitte la ville, qui a bien compris qu'elle ne le méritait pas, et qui s'en mordra surement les doigts. Will lui, s'en va comme un prince, sans un mot, dégoutté que ce soit la seule personne non violente qui ait daigné lui porter secours. CASSONS NOUS DE CE PATELIN DE BOUSEUX.