J'avais envie de découvrir la filmographie du même vivant Nicolas Cage et après avoir consulté diverses critiques, il semblait que Leaving Las Vegas constituait le point culminant de sa carrière. Après tout, Cage a décroché l'Oscar du meilleur acteur et un Golden Globe pour son rôle de Ben Sanderson. Ses notes de 82/100 et 7,5/10 respectivement sur metacritique et IMDB m'ont conforté dans l'idée que ce film valait le détour. J'emprunte donc le DVD à la médiathèque et là, c'est le drame.


Premier choc : c'est moche. Je soupçonne immédiatement un scan et un encodage faits à la va vite ou une copie en mauvais état mais venant de Studio Canal, ça me surprend un peu. Je découvrirai après visionnage que le film a été tourné en 16mm (ce qui n'est pas une excuse) et que l'édition blu-ray fait un peu mieux. Bon, passons, je regarde et apprécie des films expérimentaux bien plus laids techniquement donc ça ira, je peux supporter.


Second choc : les personnages ne sont pas vraisemblables et mal interprétés. Ben et Sera se résument à des clichés sur pattes qui n'évoluent pas d'un iota entre le début et la fin : l'alcoolique et la pute au grand cœur. Quant au jeu des acteurs, si Nicolas Cage s'en sort plutôt pas mal en mec bourré en permanence (pas génial non plus), on ne peut pas en dire autant d'Elisabeth Shue qui est à peine plus crédible qu'un personnage de sitcom de la même époque. Pour sa défense, les dialogues sont d'une indigence rare, pour ne pas dire complètement crétins. Je retiendrai en particulier ce moment très mal joué par les deux acteurs où j'ai éclaté de rire alors que c'est LE point névralgique du film :


Sera:
Don't you like me, Ben?


Ben Sanderson:
Sera... what you don't understand is - no, see, no. You can never, never ask me to stop drinking. Do you understand?


Sera:
I do. I really do.


Troisième choc : la musique. Elle est soit trop présente, soit complètement à côté de la plaque, et parfois les deux en même temps ! Par exemple, quand Sera est chez son psy et qu'elle raconte sa rencontre avec Ben, quoi de plus irritant qu'une chanson romantique jazzy qui superpose la voix du chanteur à celle du personnage ? Il y a aussi plusieurs moments assez sombres qui sont accompagnés d'un petit jazz jovial, comme quand Ben est ivre mort à son bureau ou devant la maison de Sera. Ça ne colle pas. Et que dire de la scène érotique au bord de la piscine, à part qu'on se croirait dans The Room ?


Pour en revenir aux séquences où Sera raconte son histoire à son psy, à quoi servent-elles ? On voit tout ce qu'elle raconte. Le réalisateur souhaite juste insister sur les sentiments de Sera et permettre aux spectateurs qui seraient aussi bourrés que Cage de suivre plus facilement l'intrigue. C'est maladroit et là encore, très mal joué. On dirait qu'elle répète face à un miroir.


Jamais je n'ai été aussi peu réceptif à un film autant encensé par la critique et les spectateurs. L'ai-je regardé trop tard ? A-t-il mal vieilli ? Je vais continuer à y réfléchir.

JackFost
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le 10 mars 2020

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JackFost

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