Autant le préciser tout de suite : ayant lu très peu d'albums de Tintin dans ma jeunesse, quelques épisodes de la série animée, les deux films live des années 60 et les deux films animés des années 70, la critique qui suivra sera celle d'un cinéphile et non d'un Tintinophile : en 1983, lorsque Hergé confie à Spielberg les droits d'adaptations exclusifs de Tintin, le dessinateur est certain que seul le réalisateur américain est à même de pouvoir retranscrire l'univers du reporter belge au cinéma. Près de 30 ans plus tard, le film sort enfin en salles, et autant le dire de suite : le pari est gagné haut la main selon moi. Spielberg (accompagné dans cette aventure par Peter Jackson, ne l'oublions pas) sait raconter des histoires et les mettre en scène comme personne d'autre, de telle manière à nous y plonger dedans dès le début et ne plus nous lâcher jusqu'au générique de fin. Nous offrant des séquences et des transitions d'une fluidité sans pareille (la partie de Rackham Le Rouge compte déjà comme l'un des morceaux de bravoure du film), le cinéaste use de la "performance capture" avec maestria. Une technique qui s'avère sur grand écran d'une beauté resplendissante ("Avatar" peut aller se rhabiller), le réalisme des personnages (qui gardent tout de même leur aspect BD) et des décors y étant travaillé au détail près. Au casting, Jamie Bell (Billy Eliott) apporte toute la fougue nécessaire au reporter à la houpette, Andy Serkis, passé maître dans l'art de la "performance capture" (Gollum dans la saga "SDA", King Kong ou encore César dans "La Planète des Singes - Les Origines"), nous offre un capitaine Haddock bourru et bouleversant à la fois, le duo Simon Pegg-Nick Frost ("Shaun of the Dead", "Hot Fuzz") retranscrit bien la drôlerie des Dupond-Dupont (même si on aurait voulu les voir un peu plus longtemps à l'écran) et Daniel Craig (007) nous offre avec Sakharine des méchants comme on aimerait en voir davantage au cinéma. La composition musicale de John Williams apporte une touche européenne à l'ensemble, et ce dès le générique d'ouverture (très bien trouvé d'ailleurs). Certains reprocheront sans doute au film son côté "entertainment à l'américaine" avec un rythme qui ne faiblit que très rarement, une scène d'action par-ci, une autre par-là. Perso, avec Spielberg aux commandes, c'est le film auquel je m'attendais, et il ne m'a pas déçu une seconde. Après un "Indiana Jones 4" raté, Spielberg nous revient en force et prouve (si cela n'a pas déjà été fait auparavant) qu'il est bel et bien l'un des maîtres d’œuvres du 7e Art.

Raphoucinévore
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le 25 juil. 2015

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