"Ce film, c’est le seul de la saga qui tienne réellement la route." C’est ce que je me suis toujours dit dans mon imaginaire de cinéphile. C'est ce que je me disais. C'était un phantasme c'est facile, tant qu’on n’a pas encore vu le film on rêve debout. On en parle tellement aussi, on le cite trop pour ce qu'il est. À force de nous en parler, tout ceux qui n'ont pas eut la chance de le voir petit le verront sur le tard, à l'occasion, et seront beaucoup moins indulgents donc moi. Parce que quand on le voit enfin, le film... on reste baba ! Ce n’est pas avec ça qu’on va élever le niveau, c'est sûr. C'est dur. C'est du pur blockbuster appliqué à la lettre, qui a tracé la voie de tous les succès passés et à venir de Steven S, le pape du divertissement hollywoodien de la dernière moitié du vingtième siècle. C’est sans imagination malgré la beauté des décors (beaux!), le dépaysement (total!), et l’histoire (vide), elle est digne d’une bande dessinée de seconde zone, bien plate cette histoire. Spielberg a le sens du spectacle, (heureusement pour lui), et heureusement pour nous. On rigole, on fait des: "Ooh!" devant les effets spéciaux très spéciaux très cher, c'est beau tout ça. On aurait eu un sacré navet sinon, sans ce fameux sens du spectacle sans contrainte autre que le spectacle avant tout. L’humour et le second degré succèdent aux cascades et pitreries en tout genre, mais à un moment ça ennuie gravement. Je me suis même crût dans une comédie à un moment; c’est le mélange très facile du menu Mc Do: Un peu d’action, un pitch racoleur, des prétentions énormes, (il s’agit de retrouver les restes de l’arche de Noé, avant les nazis qui sont dans la course eux-aussi ne mettent la main dessus; quand-même. Whaouu!!!), des répliques niveau: Petit Bateau à base de coton, destinées à faire rire les enfants seulement, et… c’est tout pour l’instant. C’est réalisé avec une «perfection » technique uniquement, et une débauche de millions, qu'à un moment je me suis crû dans un péplum Cecil B Dix mille style. Ça en met plein la vue, comme chez Cecil, ça détend, ça amuse. MDR. J’ai failli mettre un 7. Après tout ce n'est qu'un divertissement, ne nous enervons pas, mais...
Quand j’ai vu le gag agagagaga ridicule, de l’arabe qui arrive en faisant des moulinets avec son sabre pour faire peur, et qui se fait descendre comme un con, puis Indiana qui rengaine son gun dans son holster comme le parfait cowboy qu'il est, blasé blasé. Tellement ridicule comme gag, complètement gaga que le film a perdu en une seconde le peu de capital sympathie que je lui accordais. Un mélange de démesure et de loufoquerie comme on le retrouve dans la japanimation sauf que je trouve que Spielberg n’a aucun "sens" de la démesure, il en fait trop. Et le lyrisme qui sauve souvent ce genre de trucs, il est plus qu’absent ici. C’est décoratif et superficiel, comme il nous a habitués, et malheureusement pour lui j'ai un minimum de principes, je pense qu'un film ce n'est pas un dessin animé. Point. Par contre, si c’est un tour de manège en son et lumière, si c'est tout ce que vous voulez pour l'instant, c'est bon. En tout cas, c'est pas du cinéma au sens où je l’entends, du cinéma qui fait rêver réellement, pas somnoler bêtement. Indiana Jones et les aventuriers de l’arche perdue, malgré son titre pompeux et le prestige, est et restera un film pour enfants.