Les Chasses du comte Zaroff par Ninesisters
Un classique du cinéma d'horreur, tourné simultanément – même équipe, mêmes décors, même actrice principale – que le légendaire King Kong. King Kong, que je n'ai toujours pas vu (j'ai raté la diffusion sur Arte il y a peu).
La Chasse du Comte Zaroff accumule les clichés, et c'est finalement ce qui le rend aussi inquiétant : un manoir gothique, une jungle, des marécages, oui c'est très folklorique. Quant au comte Zaroff lui-même, il combine manières d'aristocrate russe, barbichette méphistophélique, cicatrice sur le visage, horrible faux accent, yeux de rat, et un jeu de lumière savamment étudié pour foutre les chocottes. L'acteur a la tête de l'emploi, cela va sans dire.
Le jeu des acteurs, la mise en scène, les effets spéciaux – merci monsieur Méliès – sont obsolètes, ce film ne possède aucune innovation majeure dans le genre. Par contre, son histoire a de quoi marquer les esprits, et tout est fait pour renforcer le côté terrifiant de ce long-métrage. Sachant que le noir et blanc, ça aide quand même bien quand il s'agit de faire flipper. Bon, nous autres spectateurs du 21ème siècle avons certainement vu bien pire en la matière, mais La Chasse du Comte Zaroff dégage une ambiance toute particulière, à la fois légèrement ridicule dans sa superposition de poncifs, mais joliment oppressante grâce à ces mêmes poncifs.
Un film intéressant pour cinéphiles, mais je ne suis pas persuadé que le spectateur lambda y trouvera son compte.