Le paranormal dans l'armée américaine, c'est un sujet polyprometteur qui permet ici de faire à la fois un film de guerre, une comédie et une histoire à frissons. Heslov, qui hésitait à l'époque à passer d'une carrière d'acteur à celle d'un producteur, s'en tiendra là pour sa deuxième expérience de réalisation.
Les Chèvres du Pentagone, en fait d'être à proprement parler "écrit", tient plus du jeu à points entre les croustillants phénomènes parapsychiques dont il fallait absolument parler, et qu'on tenait à mettre dans les mains de Clooney pour qu'il en fasse l'espèce de bouillie de polaroïd un peu cringe et un peu rigolote avec laquelle l'Amérique se distrait aussi bien au premier degré qu'au second.
Au-delà de ça, sa non-linéarité ne reboucle pas, ses références multiples à Star Wars frisent la lourdeur en révélant la vacuité de la narration (oui, McGregor a vraiment joué un Jedi et c'est rigolo parce que le truc s'appelle le projet Jedi, on a compris, c'est bien) et les quelques stars s'effacent mutuellement sans avoir une idée bien précise de ce vers quoi leurs rôles tendent. Si quiconque l'a su.
Amusant par son côté dérisoire, c'est un film sans plan B qui peine à passer à autre chose que le filon assez pauvre dont elle a hérité, et qu'elle faillit tout à fait à déringardiser.
→ Quantième Art