Un film en deux parties qui semblent être un assemblage de saynètes complètement décousues pour peu qu'on ne s'y laisse pas embarquer.
Et si le film te transporte, il semble toujours être un assemblage disparate, mais une poésie âpre et violente s'empare du récit de ce père et son fils à la recherche obsessionnelle de sa fille.
La famille vit dans un monde préservé, à l'écart où l'Amérique est un rêve de gosses, peuplé des cowboys des westerns d'antan. Ils sont les cowboys nourrit aux pies d'Hollywood
Le père va rentrer de plein fouet dans un monde en mutation, en crise permanente, où la violence n'est plus feinte, où les indiens, les méchants de tous bons westerns, ne sont pas que des vieux SDF hippies qui se nourrissent d'écureuils.
Lorsque sa fille disparait, le globe à neige ou vit la famille éclate en collusion avec notre contemporanéité.
Ce n'est évidemment pas un film sur le Jihad, ni sur l'islam mais c'est un film sur un père en perte de repère qui traine son fils dans une obsession sans finalité car on comprend dès le début que la quête sera sans fin car le mobile reste incompris. A aucun moment le père comme le fils chercheront à comprendre les motivations réelles de Kelly. L4objectif est une fin en soi et le fils relèvera brillamment le flambeau laissé par le père.
L'Islam n'est qu'une destinée exaltante vers un exotisme mystique. A ce sens, le film pose une vraie réflexion à mon, sens sur notre actualité la plus douloureuse. Cette lutte exotique qui attire des jeunes en quêtes de repères et d'aventures avec la soif insatiable de solidarité, de justice et de vengeance. C'est ainsi que je lis la fuite de Kelly vers l'Islam, comme pour échapper à l'iconographie impérialiste où vit enfermé son père. Il n'est plus temps de porter aux nues les cowboys.
La trame scénaristique semble imprécise mais elle est d'une richesse folle, cette richesse est toujours implicite, sussurrée à demi-images au coin d'une scène.
Le film est porté par François Damiens et Finnegan Oldfield, tous deux prodigieux. On pourrait reprocher que le film ne laisse pas assez de places aux autres rôles mais c'est un premier film courageux qui m'a emporté avec lui.