Les Crevettes Pailletées c'est la véritable histoire d'une équipe de water-polo issue d'une association homosexuelle masculine qui se rend aux Gay Games. Il s'agit des jeux olympiques réservé aux LGBT, créé en 1980. Le co-réalisateur et co-auteur du film Cédric Le Gallo fait parti de l'équipe de water-polo gay qui a inspiré son film.
C'est l'histoire d'un champion de natation qui a fait une petite sortie médiatique en traitant un journaliste de pédé. Immédiatement identifié comme homophobe par la presse, il doit se racheter une conduite et il est puni, il n'y a pas d'autre mot : il va entrainer l'équipe des Crevettes Pailletées direction les gay games.
Alors, on a vraiment envie d’aimer ce film, qui ressemble à une ode à la différence, dans un climat toujours profondément intolérant. Déjà le simple fait que le film existe ressemble presque à du progrès. « Les crevettes pailletées » c'est sincère, c'est beau, c'est fait avec le cœur et les couilles, tout ce que j’aime. Seulement voilà, le film est un peu paresseux, si on ôte le contexte de la minorité, il ne reste pas grand chose malheureusement, juste une petite comédie pas vraiment originale. On aime bien les petites comédies pas vraiment originales, mais on admettra que c'est vraiment dommage quand elles peuvent être portées par une si belle cause.
Quand je parle de contexte, par exemple, quand on ôte le contexte d’Avatar il reste la beauté visuelle et la musique de James Horner, quand on ôte le contexte de Rabbi Jacob il reste le cabot de Funes et les dialogues de Thomson et Oury. J'ai l'impression que si on retire l'élément narratif LGBT, il ne reste plus grand chose.
Attention, le film est loin d’être mauvais, surtout qu'il rempli la promesse de nous faire sourire, vivre et ressentir, mais n'offre rien de vraiment dingue et original. On voit défiler les enjeux comme si on connaissait la parade par cœur jusqu'à la fin. C'est dommage pour un film qui bouscule un peu les français, et qui peut même s'exporter pour bousculer le monde.
On pointe souvent les clichés quand on critique une œuvre un peu communautaire. Alors certes, c'est bourré de clichés et mes potes gay ne ressemblent en rien à ceux du film, mais les stéréotypes au cinéma ne me dérangent pas, c'est ce qui fait rire, c'est aussi l'exagération propre à la caméra. L'effort de représenter un bon panel de la communauté gay est là, je dis juste gay parce que les lesbiennes n'ont pas vraiment de chance dans ce film pour le coup.
Même s'il n'est pas exempt de défauts et sans surprise, il est sympa, rafraichissant. Quelques scènes sont vraiment prenantes. Ce film fait uniquement du bien, et mérite vraiment vos entrées, pour que les productions continuent sur cette voie et nous offrent plus souvent du cinéma arc-en-ciel.