Les Derniers Jours du monde par Maqroll
Les films des frères Larrieu ne laissent pas indifférent. Leur style est percutant, exhibitionniste même pourrait-on dire et leur propos est souvent provocateur. Les Derniers Jours du monde ne fait pas exception à la règle en proposant une histoire d’amour passionné dans un contexte de « fin du monde » qui plane dès l’entrée sur les protagonistes. Mathieu Amalric est une fois de plus l’acteur principal de cette comédie qui vire au tragique et sa présence assure déjà une part de talent et d’intérêt, d’autant qu’il est bien épaulé par le reste du casting dont on peut distinguer Catherine Frot, Karin Viard et Sergi López. Comme toujours, le scénario est foisonnant, parfois brouillon à force d’emphase et de grosses ficelles qui viennent parfois affaiblir un peu le propos. Mais la parabole est puissante : devant l’imminence de sa mort, le désir de l’homme (et de la femme) se réveille. Dans ce contexte, le climat de fin du monde est assez bien rendu, sans effet ostentatoire, alors que notre héros est peu à peu entraîné dans une fuite en avant plutôt bien filmée, de Biarritz à Paris en passant par Pampelune et Toulouse. Au total donc une impression encore mitigée mais avec tout de même un jugement plutôt favorable, ne serait-ce que pour ne pas être du côté de ceux chez qui l’exposition de la sexualité et de la nudité annihile toute réflexion…