"Zone sensibilisée, Willy m'a dit pour faire du rap, il faut de l'authenticité"

C'est peut être une tendance qui tend à apparaître en ce moment : celle des films promotionnelles des rappeurs pour accompagner la sortie de l'album. On peut penser au film conceptuel de Jok'air : "La Fièvre" et à celui de Vald pour l'anniversaire de son album "Xeu". Pourtant le film de Nekfeu est très différent de ces deux exemples.

On voit le protagoniste légèrement en dépression, victime du syndrome de la page blanche, aller au japon (faire le weeb) ou à la nouvelle Orléans se ressourcer.
Si le fond n'a rien de novateur mais aurait pu être intéressant, sur la forme c'est à peu près l'opposé de ce que l'on peut attendre d'un documentaire sur la conception d'un album.

Le documentaire n'en ai pas vraiment un. Tout sonne faux, tout sonne mis en scène et prétentieux. Là où "xeu le doc" nous montre concrètement l'enregistrement de l'album, "Les Etoiles Vagabondes" nous présente un film qui retrace les vagues à l'âme de nekfeu tous évidemment soigneusement mis en scène, jusqu'aux discussions avec ses amis.

Premier élément qui agace : c'est Nekfeu qui fait la narration, avec des phrases d'adolescent torturé qui plus est. Mais c'est rien comparé aux discussions avec un vieux sage japonais, à nekfeu qui insiste bien sur son perfectionnisme tout le long du film, aux discussions sur les migrants posées comme un cheveu sur la soupe... C'est simple, rien ne semble naturel. Même la réalisation sonne faux, pour un documentaire où l'on apprécierait l'aspect authentique, ici c'est filmé comme un clip avec mêmes des effets visuels très discutables (l'encre qui dégouline du papier...).

Face à ce film promotionnel très prétentieux, on aurait largement préféré un making of tout simple qui nous aurait montré comment Nekfeu à travailler et écrit son album plutôt qu'un documentaire se voulant intimiste mais qui ne nous apprend rien.