James Cagney dans le droit chemin

Passons rapidement sur le fait que les distributeurs français de l'époque aient cru bon de traduire « G-Men » en « Hors la loi », l'exact opposé des « hommes du gouvernement » auxquels fait référence le titre américain ; ce n'est pas la première fois qu'un traducteur tombe à côté de la plaque et ça n'enlève rien à la qualité du film. Celui-ci raconte les premières années du F.B.I., lorsque les agents spéciaux n'avaient pas encore le droit de porter des armes et ne pouvaient intervenir sur certains types de crimes ou délits relevant alors de la compétence des différents États. On y suit l'itinéraire des premiers G-Men décidés à lutter contre le crime organisé dans les années 30, à travers le personnage d'un James Cagney à contre-emploi, qui abandonne son métier d'avocat pour intégrer le Bureau.

Et même si ce bon James est le petit protégé d'un ponte de la mafia, qui lui a payé ses études de droit pour se garantir en cas de nécessité les services d'un avocat à sa solde, ça ne pose pas de problèmes aux scénaristes qui ont vite fait de nous dépeindre le parrain en sympathique philanthrope tout à fait disposé à laisser son poulain se ranger du côté de la loi. Peu crédible donc, mais qu'importe puisque pour notre plus grand plaisir James ouvre grand sa gueule et distribue les mandales à tour de bras pendant sa formation d'agent spécial supervisée par l'austère Jeff McCord (Robert Armstrong, le producteur de cinéma dans King Kong). Et quand ce dernier découvre le passé un peu louche de James, celui-ci redouble de zèle pour arrêter les hommes de main de son ex-boss, devenus incontrôlables, qui pillent et flinguent à tout va. Bref, on ne s'ennuie pas devant la partition survoltée d'un Cagney hâbleur, dragueur, cogneur et au grand cœur !