Pour une fois qu'on ne nous livre pas une comédie débile, pleine de bons sentiments et qui au final devient plus l'écho d'une polémique sociale sur fond de racisme, tolérance, et autre "aimons-nous tous les uns les autres", je ne pouvais qu'adhérer.
La curiosité que m'inspire toujours Jean Dujardin a suffi pour me convaincre de regarder Les Infidèles. Si son jeu tout au long des divers épisodes semble parfois inégal, son talent d'acteur se révèle lors d'une séquence extraordinaire, durant laquelle il donne la réplique à - aujourd'hui son ex-compagne - : Alexandra Lamy. Quand on voit que les deux acteurs se sont séparés quelque temps plus tard, la séquence n'en devient que plus amère, cruelle et réaliste à la fois.
Le film convainc par sa légèreté, par son humilité et par l'idée qu'il ne s'agit pas d'une comédie à rires gras. On ne rit que de temps à autres, mais on sourit beaucoup. Jaune ou non. Les réalités s'enchaînent, les tentations qui ont traversé l'esprit de tout être humain normalement constitué aussi. On déchante, on vibre un peu, au fil de ces destins parfois d'une banalité confondante, parfois décidés à vivre jusqu'au bout l'idée qu'ils se font de la jeunesse, de la passion, folie douce.
Les Infidèles fait ce que tout film éventuellement caché sous le panneau "comédie" est censé faire : dédramatiser les aléas de l'existence humaine.
Ici ça marche, et ça marche même très bien.