Dans notre société, les femmes subissent des inégalités, les femmes et mères seules ne sont pas entendues, les femmes pauvres sont oubliées, les femmes sans domicile fixe sont invisibles.
Cette critique est politique.
Politique parce que dans ce film terriblement réaliste, on se rend compte de l'aberration de laisser les gens sans toit, premièrement. Et on ouvre les yeux sur la double difficulté : être une femme et être SDF.
Dans Les Invisibles on voit le danger, la peur, le refus d'être soi, la misère, l'abandon. C'est tout ce qui entoure le quotidien de ces femmes, à qui on n'ose pas donner de travail, à qui on n'ose pas parler, à qui on n'ose pas proposer de l'aider car on sait que quoi qu'il arrive, ça ne sauvera pas leur situation.
Pour enlever le voile qui rend invisible ces femmes, il y a les bénévoles, les associations, ces petits héros du quotidien qui comprennent la détresse et les aide à trouver une vraie stabilité de vie. Dans ce pays, nous avons tous les moyens pour sauver ces vies et prouver à ces femmes et ces hommes qu'elles et qu'ils ont leur place.
Et on reste les bras croisés.
J'avais très peur d'un film rose, gentillette, doux, ringard. Mais c'est un film brut, vrai, triste, beau, humain. Une caméra militante bien proche des réalités, qui rend le film drôle et touchant sans etre larmoyant.
Tout est traité de manière remarquable, jusqu'à la fin qui n'est pas digne d'un conte de fin, car au final, c'est la triste réalité.
Un immense bravo à toutes les actrices, et particulièrement Alexandra Lamy qui est incroyable, et à la divine Adolpha Van Meerhaeghe.