Les Misérables par BastienInacio
Un plan d’ouverture de toute beauté qui parvient à faire illusion , des décors fabuleux qui ne font finalement pas carton-pâte , un duo Jackman/Crowe au taquet (enfin plus Jackman, à bien y réfléchir ) , quelques plan iconique et valorisants toute les 15-20 minutes, et …c’est tout .
Vous me direz, ce n’est déjà pas si mal. Ouais mais non pas trop en fait, c’est même pas le minimum syndical.
Déjà, adapter la comédie musicale plutôt que refaire une adaptation ambitieuse de l’œuvre de Victor Hugo était certes original sur le papier mais pas franchement nécessaire, du moins pas dans la manière dont tout ça a été filmé.
Ensuite, le fait que quasiment tout les dialogues soient chantés est une idée idiote, mais vraiment, car cela à pour conséquence de rendre tout cela artificiel, annihilant tout l’empathie que l’on peut avoir pour les personnages (on en vient même à se surprendre de féliciter les soldats français, de fusiller un enfant fanfaron et insupportable, et ainsi nous épargner une hémorragie auditive Oo, je sais pas si vous vous rendez compte).
Les chansons sont quasiment toutes atroces (hormis certains solo de Jackman) et rendes les scènes ridicules (toutes les apparitions des Thénardier, le loooong monologue final de Javert, mélancolique sur le papier mais grossièrement pathétique à l’écran, au point que l’on hausse un bon ptit « Ta gueule et saute » pour stopper le carnage ) et sont sans arrêts filmées en gros , voir TRES gros plan, ne rendant ainsi pas justice au travail formidable sur les décors (un comble putain) et donnant l’impression que Tom Hooper (réalisateur oscarisé du réussi bien que pas parfait « Le discours d’un roi ») tenait impérativement à nous balancer les cordes vocales des acteurs dans la tronche (comme si on en avait quelques chose à foutre) pour bien nous prouver « wesh t’y as vu comment y chantent trop bien, et c’est pas du play-back fait maison , nooon môssieuuuur » .
Bref, je n’irais pas jusqu’à dire que « Les misérables » version 2013 , c’est comme être ligoté à une chaise et se faire étaler toute la merde d’un individu constipé durant 2h30 (avec quelques moments de répits tout de même, on est pas des bêtes) , mais quand même.
Quand je pense qu’un très beau joyeux exigeant certes mais néanmoins accessible et sincère comme Cloud atlas (sortie chez nous le 13 mars prochain, vous savez donc quoi voir ce jour là) se soit viandé commercialement (nous y reviendrons plus en profondeur une autre fois, mais c’est scandaleux), à l’inverse de cette CHOSE, j’en viens à me demander si parfois le grand public non cinéphile n’est pas masochiste.
C’est con, la cuvée 2013 commençait si bien pourtant.