Dans les pépites oubliées et méprisées de Martin Scorsese je demande Les Nerfs à Vif. Pastiche d'un film de 1962 du même nom, celui ci marque le retour de son réalisateur vers une oeuvre hommage plus intimiste et moins percutante que ses autres réalisations. Cependant avec cette adaptation on dépasse largement le film d'origine. Martin Scorsese s'entoure donc de deux des anciennes stars de la première version pour une apparition caméo anecdotique et préfère confier les rôles principaux à son interprète fétiche: Robert de Niro, et à une figure largement moins populaire: Nick Nolte.
La troupe de producteurs de Steven Spielberg se cache aussi derrière cette adaptation fantasmagorique et terrifiante du retour d'un ex-client en quête de vengeance. Le pitch: un avocat à délibérément trahi son client en omettant que la justice doit toujours prendre le dessus sur la morale et les convictions personnelles. Ce thriller d'épouvante ou la vengeance sadique et perverse prend à parti le spectateur comme le jury d'un procès possède hélas quelques longueurs narratives qui viennent alourdir l'atmosphère parfaitement angoissante que le génie de Martin Scorsese apporte avec ses plans et sa réalisation maîtrisée d'une main de maître. On assiste impuissant à des scènes violentes dont on l'habitude, mais on sursaute encore plus avec des effets de styles, de jeux d'ombres et de lumières ou de bruitages qui viennent vraiment apporter leurs lots de frayeurs. La partition musicale est issue du film des années soixante, Bernard Hermann compositeur fétiche de Hitchcock livre une partition posthume immortalisé par un autre grand réalisateur qu'est Scorsese capable de réussir tout et n'importe quoi. En voici le parfait exemple avec ce film totalement hors-série d'une filmographie plus classique.