Un thriller français en-dessous de ses prétentions

La citation des Euménides d'Ovide sur la culpabilité, ouvrant le film, donne le ton grandiloquent de ce thriller français, qui peine pourtant à être à la hauteur de ses ambitions. La femme du maire d'une ville de province et celui qui deviendra son proche assistant entretiennent une liaison. Les deux amants prennent chacun une revanche sur leur situation amoureuse actuelle bien malheureuse : lui a une femme dépressive qui n'a plus aucun goût à la vie, elle a un mari obnubilé par la politique et le pouvoir.

Le scénario banal des amants, sans être original, escalade toutefois en un thriller qui interroge les limites du condamnable, avec des amants poussés dans leur retranchement

Le jeu des amants, pourtant porté par les très bons Michel Piccoli et Stéphane Audran, souffre d'un biais caricatural qui, loin de renforcer la crédibilité de l'histoire, en devient presque gênant. Le personnage de la fille, une adolescente-adulte, est un contre poids réussi à la banalité des personnages qui l'entourent. Elle symbolise parfaitement la complexité psychologique de notre condition.

Oui, le film marque par des scènes d'une beauté cocasse - les amants dans les draps dorés d'une chambre de château -, par sa musique significative - la scène de début où l'amant roule au volant de sa voiture pour retrouver sa maîtresse. Mais même ces scènes restent en-dessous des prétentions d'un film qui s'ouvre sur une citation d'Ovide.