Les Nouvelles Aventures d’Aladin a provoqué un évènement lors de sa sortie en octobre, parce que c’est avec Kev Adams, parce que y’ eu beaucoup de pubs, et parce que c’est pas très très bien.
En gros, vous connaissez l’histoire d’Aladin ? C’est la même tram, mais avec des blagues.
Alors par où commencer ? L’humour. C’est l’humour des jeunes de maintenant, celui de Kev Adams, c’est-à-dire que non seulement je n’en suis pas réceptif. Mais au-delà de le trouver pas drôle, je le trouve fainéant. Soit c’est du déjà-vu, soit c’est mal dosé, soit c’est mal timé, soit c’est pas drôle, soit c’est pipi caca, soit ils en font des caisses.
Mais surtout, c’est maigre. Il n’y a pas beaucoup de blagues. A l’heure actuelle je sors à peine de Deadpool, La Tour 2 et Zootopie, tous étaient bien plus drôles – mais on va dire que c’est une question de gout – mais surtout plus riches en blagues. Ici y’en a pas beaucoup, et le film se permet beaucoup trop de scènes sérieuses qui servent à faire avancer l’intrigue. On a l’impression qu’ils ont écrit le truc en 2h, en regardant Aladin bourrés tout en balançant des vannes dès qu’ils en avaient une en tête. L’histoire n’est pas écrite pour enchainer les blagues comme ça peut l’être dans La Tour 2 ou The Big Lebowski.
Les passages sérieux, parlons-en. L’histoire, on la connait, et on s’en fout un peu. Perso quand je regarde une comédie l’histoire passe en second plan, l’important c’est de vraiment beaucoup de marrer. A part les exceptions du style les frères Coen.
Donc déjà, il y a beaucoup trop de passages où l’humour est absent, mais en plus c’est super mal joué. Parce que ce qu’il manque le plus au film, c’est une direction d’acteurs. Ils sont tous en roue libre. Ils leur ont demandé de jouer comme d’habitude, et du coup ça donne une Audrey Lami déplorable (pourtant elle n’est pas mauvaise autre part), un Jean-Paul Rouve qui s’en bat impérialement les couilles, un Michel Blanc qui s’en bat encore plus impérialement les couilles, y’a que Eric Judor qui arrive à s’en sortir, parce qu’il improvise, et parce que c’est Eric Judor.
Et on a Kev Adams et les jeunes acteurs. Et là, c’est festival, puisque c’est eux qui ont le plus de scènes dramatiques. Et sans direction d’acteur, c’est apocalyptique.
En plus de ça, le film se passe sur deux niveaux. Kev Adams joue un jeune voleur déguisé en père Noël qui raconte sa version d’Aladin aux enfants. Et touuuuuute la partie dans la vraie vie n’est qu’un ramassis de passages mièvres où Kev est tout gentil avec les enfants, se prend d’affection, passe du statut de voleur à celui de héros et change pour devenir le chevalier servant de sa belle. C’est bouffi de bons sentiments clichés que l’on voit dans touuuutes les mauvaises comédies dramatiques et comédies françaises et outres-France, c’est pas drôle, c’est inutile, et en plus c’est non joué.
Pour résumer, nous avons donc un film qui reprend mal une histoire sérieuse en insérant où il peut des blagues simplistes. Mais le tableau n’est pas tout noir.
Déjà, les effets spéciaux sont corrects, en particulier le génie. Correct pour un film français, j‘entends bien. Quelques plans plutôt jolis aussi, mais en même temps avec ces décors tu peux pas faire autrement, même par erreur. Et, sur la pléthore de blagues, certaines parviennent à être drôle.
Ca marche comme Astérix aux jeux olympiques : l’histoire et les vannes principales sont nulles à chier, mais les blagues secondaires que tous les guest apportent parviennent à relever le niveau. Déjà les quelques blagues absurdes – et je rappelle que l’absurde n’est pas forcément source de rire, j’en appelle aux minions – et les impros d’Eric et Ramzy.
Alors quand on voit que les jeunes ont ce jeune d’humour comme référence – et Fast and Furious comme référence de film d’action – on peut en conclure qu’ils sont pas très demandant vis-à-vis de la qualité et du contenu, et ça, c’est flippant.
Sans parler de la musique du film, composée par Black M. Une vraie purge.