Les Salauds par Hugo Harnois
Les Salauds, l'un des films les plus attendus de 2013 disaient Les Cahiers du Cinéma. Et bien disons qu'attendre autant pour un résultat d'un tel niveau provoque en nous une grande frustration. Marco est un officier de marine marchande qui rentre subitement en France après le suicide de son beau-frère et le viol de sa nièce. Sous le signe du film noir, Lindon devra venger sa famille en s'attaquant à des hommes de la pire espèce.
En regardant les têtes d'affiche (Mastroianni, Lindon) et ce pitch de plus près, on a hâte de découvrir ces salauds et ce que Claire Denis (Chocolat, White Material) nous réserve. Malheureusement, seul le titre provoquera un effet coup de poing puisque l'histoire est décousue, où aucune base véritablement solide ne vient construire un récit manquant de cohérence.
On ne cerne pas les enjeux principaux du récit, peut-être tout simplement parce que la réalisatrice préfère à la narration le cadre, et les dialogues à l'image. Mais l'ambiance est elle aussi ratée car il est difficile de rentrer pleinement dans l'atmosphère des Salauds, une espèce de polar qui se veut poisseux mais qui n'arrive pas à convaincre, faute à des scènes qui peinent à s'enchaîner et un scénario mal conçu. Les personnages sont froids, distants et le mystère qu'ils dégagent agace plus qu'il n'attire. Peut-être qu'il aurait fallu à la cinéaste un peu plus d'un mois (temps qu'elle a consacré au scénario) pour rendre son histoire plus dense et attractive.
Denis a t-elle voulu par ce film dénoncer le vice inhérent à l'homme ? Le pouvoir de l'argent détruisant tout sur son passage ? Rien n'est moins sûr, et ne demandez pas à Vincent Lindon (également co-producteur du film), perdu dans ce faux thriller qui nous aura déçu au plus haut point.